soleil rouge, sang qui coule

Les tapis rouges sur lesquels marchent les dictateurs

Laissent sur le rebord des corridors nègres et des vies asséchées

Au-dessus d’eux, sans honte virevoltent sans les froisser les célébrités

Que l’illusoire écran vénère, que les masses applaudissent, spectacle

Moderne et traces essentielles de mille mondes abandonnés au siècle

Désormais sans lumières, rouge bordeaux, vin sanglant de toros

Reines nimbées de lampions, arènes cernées d’ombres, de lumignons

On voudrait fuir mais on ne le peut pas, les yeux rougis de larmes

Et la haine alentour, tapis rouges de tous ces cœurs qui se battent

Dans la ventriloquie de soi-disant amours de la patrie, où sont alors

Les tapis rouges qui ruissellent au pied des avions, des escaliers,

Où est la gloire des mutilés, où sont les chants de la victoire

Entre les ruines, dans les couloirs nègres et jaunis que lève l’horreur,

Que seront ces gamins abandonnés au siècle moderne et terrifiant,

Soldats de plomb aux couleurs des dictateurs, marcheront

Au pas cadencé, agiteront des fanions qu’ils ne sauront plus lire

Et nous, vieillards, à contempler ce monde, sur l’ultime moquette

Cracherons notre vie de fumeurs dans un ultime souffle, une taffe

Mais à toi, sale gosse, sale graine, jamais je ne dirai où j’ai planqué

Mon paquet de gris, mon papier à rouler et mon sourire espiègle.

Tu le sais déjà.

11 10 2020

AK

2 commentaires sur “soleil rouge, sang qui coule

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