Vagues à lames de fonds d’écumeurs et de pognon

il suffit de porter ses mains à ses oreilles pour entendre la mer. (proverbe karougien du Sud)

« Dans l’océan été comme hiver, les surfeur.ses sont les témoins de la fragilité des océans et de la dégradation catastrophique de l’environnement. »

https://www.ramepourtaplanete.com/

Si le ridicule ne tue pas, il en va différemment de l’absurdité, quand elle se fait dévastatrice. Il s’agit ici de créer un surf park à Saint Jean de Luz (côte basque)

extraits de l’article de Reporterre :

« Dernier né des projets de surf park, celui de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) bat un record de proximité avec l’océan Atlantique et ses vagues naturelles : situé à 1,5 kilomètres de la côte, il est à moins d’un quart d’heure du premier spot de surf. S’il voit le jour, les clients pourront surfer les vagues artificielles avec une vue imprenable sur… l’océan. Pour le moment, la colline abrite en son sommet des terres agricoles où pâturent des animaux et une zone boisée sur les pentes. Mais à l’automne 2019, les conseillers municipaux ont voté le changement du plan local d’urbanisme (PLU) et ces zones inconstructibles sont devenues des zones à urbaniser en priorité. »

Mais le phénomène est plus large :

« Dans les Landes, une « vague baladeuse », comme la qualifie Didier Tousis du collectif local NouTous qui s’y est opposé, a fait une première apparition à Saint-Geours-de-Maremne avant que le projet ne tombe à l’eau car sa rentabilité questionnait. Le projet a réapparu peu de temps après à Castets, une autre commune des Landes. « Dans le premier projet, on nous parlait d’un investissement de douze millions d’euros et ce n’était pas rentable. À Castets, on nous annonce soixante millions d’investissement, et ce serait rentable ? » ironise l’opposant. Un seul entrepreneur landais, Julien Blanc, a annoncé investir à hauteur d’un million d’euros et la région Nouvelle-Aquitaine sollicitée pour accorder une subvention a décliné la proposition. Les porteurs de projet ne répondent plus aux questions, ce qui laisse penser que cette deuxième vague landaise a elle aussi fait plouf, même si les opposants restent vigilants.

À Saint-Père-en-Retz (Loire-Atlantique), le scénario se répète. Après un combat acharné des opposants débuté à l’automne 2018 et un désistement du département, les porteurs de projet ont disparu des radars. »

Pétition contre ces aberrations environnementales !

En Seine saint Denis, à Sevran, un surf park est également en gestation :

https://www.20minutes.fr/paris/2827731-20200725-seine-saint-denis-surfer-sevran-non-sens-ecolo-social

« Le modèle économique de ces infrastructures, qui reposent sur des investissements de départs importants, reste flou. Et le prix d’entrée, estimé a minima à cinquante euros par personne ferme les portes de ces structures à beaucoup de bourses. C’est pourtant à Sevran, en Seine-Saint-Denis, dans une ville où le revenu moyen est inférieur à la moyenne nationale, qu’un des plus grands projets de surf park actuellement sur la table est porté par une filiale de Bouygues, la société Linkcity. Le projet ne s’arrête pas au seul surf park : sur trente-deux hectares de terres, dont certaines sont agricoles, un pôle d’urbanisation autour de nouvelles liaisons de métro pour attirer des habitants et des visiteurs dans cette ville du 93 est prévu. Face aux critiques sur le fossé entre la réalité sociale de la ville et le coût de ce loisir, les tenants du projet assurent que des tarifs préférentiels seront proposés aux jeunes de la commune. »

On croit rêver ! Des tarifs préférentiels pour les jeunes de Sevran…

Lire l’article complet : https://reporterre.net/Les-luttes-se-multiplient-contre-les-surf-parks-absurdite-environnementale

En même temps, dans le désert de Californie :

https://www.surfsession.com/articles/piscines-vagues/kelly-slater-annonce-creation-plus-grande-vague-artificielle-monde-227203984.html

« Se dirige-t-on tout droit vers une nouvelle hérésie environnementale ? À l’heure où la planète suffoque, que l’eau se fait rare et que l’heure devrait plus être à la sobriété heureuse plutôt qu’à la société de consommation, ce nouveau projet d’envergure à de quoi faire trembler. 

Mais avant de lutter contre un problème, il faut prendre conscience de ce dernier. Voilà donc l’information. Une information révélée par The Guardian, un célèbre journal britannique, 3e site d’info le plus consulté au monde derrière le Daily Mail et le New York Times. 

Kelly Slater et sa société ont annoncé leur intention de construire « la plus grande vague artificielle au monde » à partir de 2021. Et, comme son ancêtre à Lemoore, la nouvelle piscine va s’asseoir à plus de 160 kilomètres de l’océan le plus proche. Cette dernière devrait en effet se situer en plein milieu du désert californien… »  

« Au programme ? Un complexe de 160 hectares… qui comprendra un complexe hôtelier à service complet, 600 maisons résidentielles, un club privé, plusieurs lieux de restauration et, bien sûr, la piscine à vagues. La construction devrait bientôt commencer du côté de Coral Mountain à La Quinta, en Californie. Le projet devrait être ouvert en 2022. On ne connaît pas encore à ce jour les tarifs, ni à qui le complexe sera ouvert. »

Alors, basta cosi !

8 commentaires sur “Vagues à lames de fonds d’écumeurs et de pognon

  1. Pas eu le temps de tout regarder tes liens mais tu fais un bon tour de la question. Je suis pour les vagues artificielles à condition qu’on y inclue les requins comme dans les sites naturels, sinon c’est pas drôle. Tiens je vais de ce pas signer la pétition.

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  2. Mais pourquoi donc faire des vagues artificielles, alors que la nature nous en offre de si belles !
    J’ai trouvé, la nature, elle, elle nous les offres, ses vagues. Il n’y a pas de pognon qui rentre dans les poches des bétonneurs !
    Bonne journée, illustre Karouge.

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    • A mon avis, ce sont de nouveaux ghettos à riches qui s’emmerdent partout, tout en évitant ceux qui ne s’ennuient jamais (les vrais surfeurs ici). Quand on parcourt les articles, on sent bien que c’est parfaitement inutile et écologiquement désastreux.
      N’oublions pas que Las Vegas, construit en plein désert du Nevada, a capté une grande partie de l’eau du Colorado pour alimenter la ville et ses jets d’eau. Moralité : « Les Amérindiens Cucapas qui occupent le delta situé au Mexique qui ont longtemps vécu de la pêche ne peuvent plus pratiquer cette activité comme autrefois. En effet, le Mexique a signé un traité avec le gouvernement des États-Unis qui laisse 9 % de l’eau du fleuve arriver jusqu’à son embouchure. De plus, l’évaporation réduit la quantité d’eau à seulement 4 % de sa quantité initiale. En conséquence, le delta n’existe presque plus et les Indiens Cucapas doivent pêcher en mer, loin de leurs habitations. » (Wikipédia)

      Bonne journée, Maëstro !

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