Les mardis de la poésie : Allain Leprest (1954-2011)

NU

Nu, j’ai vécu nu
Naufragé de naissance
Sur l’île de Malenfance
Dont nul n’est revenu
Nu, j’ai vécu nu
Dans des vignes sauvages
Nourri de vin d’orage
Et de corsages émus
Nu, vieil ingénu
J’ai nagé dans tes cieux
Depuis les terres de feu
Jusqu’aux herbes ténues
Nu, j’ai pleuré nu
Dans la buée d’un miroir
Le coeur en gyrophare
Qu’est-ce qu’on s’aimait… Samu

Nu, j’ai vécu nu
Sur le fil de mes songes
Les tissus de mensonges
Mon destin biscornu
Mais nu, je continue
Mon chemin de tempête
En gueulant à tue-tête
La chanson des canuts
Nu, j’avance nu
Dépouillé de mon ombre
J’voulais pas être un nombre
Je le suis devenu
Nu, j’ai vécu nu
Aux quatre coins des gares
Clandestin d’une histoire
Qui n’a plus d’avenue

Nu, je suis venu
Visiter en passant
Un globule de sang
Un neutrone des nues
Nu, le torse nu
Je voudrais qu’on m’inhume
Dans mon plus beau posthume

« Pacifiste inconnu »

(texte issu du site : https://www.paroles.net/allain-leprest)

https://next.liberation.fr/musique/2011/08/15/suicide-du-chanteur-allain-leprest_755081

4 commentaires sur “Les mardis de la poésie : Allain Leprest (1954-2011)

    • Bonne journée Maëstro . N’oublie pas d’arroser les fleurs (mais une fois par semaine, c’est suffisant en cette saison). Ah, j’oubliais : les fleurs dont je parle sont les arums, pas ceux ambrés de la Martinique, mais de Suisse (miss Do va trembler !) :
      « En Suisse (Canton de Soleure), elles sont encore mangées, dans une sauce blanche, au printemps, avalées rapidement car piquant la gorge, elles sont supposées offrir une cure « dépurative ». Dans certaines zones rurales, les feuilles, dont utilisées, par macération, pour teinter en vert certaines boissons alcoolisées. » (wikipédia)
      Hic mais pas nunc !

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