Deux polissons du lundi (de Pâques)

Bonjour Monsieur je suis très fatiguée. Moi aussi Madame. Je suis fatiguée de vivre cette vie. Moi aussi Madame. Je voudrais vivre une autre vie. Moi aussi Madame. Alors comment faire ? Eh bien dormons déjà dans le même lit. Le mien est tout petit. Le mien aussi Madame. Alors couchons par terre, Monsieur, l’herbe pousse et les arbres fleurissent. Mon arbre est plein de branches mortes, Madame. Je saurai leur rendre vie avec quelques coups de fouet printanier, ainsi ma fatigue sera saine et vous en pleine santé, Monsieur. C’est un beau projet, Madame, puis-je ôter ma chemise pour ne pas la froisser ? Faites, mon ami, faites, et laissez-vous aller sous mes coups de baguette fustiger cette braguette close qui ne demande qu’à s’épanouir. Madame, c’est avec grande joie qu’en quelques tours de reins je vous rendrai vos aimables petits coups de riens. La baguette, dit-on, est comme le bon pain, elle rend l’amie aimante et les vieux croûtons croquants avant de n’être plus que chapelure quand la vie part en miettes. Mais cessons de parler, Monsieur, activons-nous plutôt à mettre de la joie avant qu’elle ne nous mette à plat sur ce lit si petit, l’herbe pousse trop vite, et la rosée prospère attise mon arthrose. Madame, je cueillerai en vous les dernières roses qui colorent vos joues. Allons, assez bavardé Monsieur, l’heure est venue de faire joujou ! Et il ne sera pas dit, Madame, que les seuls craquements viendront de nos genoux, le lit à baldaquin lui aussi couinera !

Ce qui fut dit fut fait, puis les deux amoureux montèrent dans la fusée et rejoignirent le ciel bleu du septième étage de la tour Maubeuge, dans la banlieue de Charleroi.

05 04 2021

AK

Pivoine

4 commentaires sur “Deux polissons du lundi (de Pâques)

    • A Pâques comme à la Trinité (sur mer), tant que la Terre tourne et nos têtes avec, roulons et tournicotons ! Bon lundi de Pâques Almacinto !

      J’aime

Laisser un commentaire