les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
La Poésie, la Femme, l’œil humide de la flamme,
Qui se souvient d’un jour avoir lu son regard
Quand passait la première l’autre fuyait son âme
Dans un baiser factice qui comblait son retard.
L’Homme, éternel satisfait, que l’Amour rend aveugle
Lisait dans les pensées des blondeurs parfumées
L’écriture bien en chair de ses désirs bégueules
Que la jupe des mots soulevait en fumées.
La Poésie dansait sur tous les quais du monde
La Femme se targuait de chavirer les cœurs
Mais à l’aube mafflue frappait la bête immonde
Réduisant à néant les navires enchanteurs.
L’Homme, éternel vagabond, l’œil humide de vagues
Tournait ses horizons lassés d’abîmes sales
Et d’un trait de crayon filant comme on divague
Dessinait des poissons aux courbes abyssales.
La Femme s’en amusait; la Poésie peignait les flots
De couleurs mates, sur des toiles à matelas zébrées
Comme le sont toujours les maillots matelots
Sur le pont des soupirs: blancs, bleus, décérébrés.
L’Homme, cet éternel idiot, embrassait l’Avenir
Dans un baiser factice qui comblait son retard
Cherchant l’âme des corps, l’amer des souvenirs
Dans l’alangui des poses et le rebond des phares.
La Poésie, la Femme, en haut des barricades
En un combat serein luttaient sans concession
Pour les hommes oubliés qui tombaient en cascade
Dans les nasses serrées d’illusoires érections.
L’Homme, cet éternel croyant, mit à l’heure ses pendules:
Faisant face à la mer il vit se profiler ce regard incrédule
Que la vague parfume, et qu’irise la Femme dont le baiser
Prend feu, quand renaît sur ses lèvres la Poésie des quais.
AK
07 03 2010
C’est tout simplement magnifique. Et l’homme, cet idiot, un croyant parmi les croyants. Et la femme, la flamme de l’humanité.
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Merci beaucoup, mais attention ! J’essaierai de faire mieux la prochaine fois!😊
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J’aime beaucoup ! 😊
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