les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Ce soir c’est promis j’enlève mes oreilles et je dors dans ton lit.
Tu me liras des vers de Daphné du Maurier et mes doigts franchiront
La lisière du bois où tel un cerf oublié des guerres religieuses
Auprès de toi le brame les blâmes et toutes les peines d’âmes
Se confondront quand seuls sous l’édredon les murs nous entendront.
Tu me liras des vers qui rendent solidaires qu’ensuite je boirai
Dans des verres solitaires, répétant à l’envi que foutue pour foutue
Telle fut ma vie, mon logis et le doux pavillon de mon gramophone
Chuintant et couinant lorsque j’avais vingt ans des oreilles et du vent
Qu’un lit s’offrait sur la beauté d’une belle étendue admirant l’horizon
Un vent s’égosillant dans les cris vulnérables des ailes du printemps.
Tu me diras alors de remonter les draps, d’embrasser ton cou pâle
Et de ne plus goûter aux fruits que ton corps de Vestale sous l’édredon
Offrait à ma faim ancestrale, au goût salé de l’horizon défait et unanime
De nos corps enchevêtrés ; je reprendrai alors mes oreilles souillées
La symphonie de nos amours meurtries, pour enfin dormir seul dans mon lit.
AK
12 05 2019
Commentaires récents