les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Ce matin dès l’aube grise mon pote Lucien
A traîné ses blagues sur le canal saint Martin
Avec ses hauts talons son air du vas-y donc
Accrochant le pavé et les couleurs du temps
Qui n’a comme palette que celle d’un rapin,
Lucien cherchait les bagues, les fafiots d’un rupin
Dans la musique des jours et des petits larcins
C’était un drôle de bonhomme, blague à part,
Un homme devenu femme, peut-être
Entre deux mondes, entre les hauts talons
Les bas talus et l’enfance des fossés du périph
Un drôle d’adolescent, turlupin en guenilles jouant
Trois notes sans musique mais au rythme certain
Quand sans battre tambour son cœur éclaboussait
La ville de lumière sous les arches bruyantes
De la Chapelle à Stalingrad, Paris oublié sans sirènes
Sans sandales ni horizon, seule la voix métallique
D’une gare annonçant le retard d’un train
Qui ne part pas et Lucien dans ce monde
Remuait ses fesses, jouait de fausses maladresses
Pour plumer le rupin, le provincial providentiel
Mais ce matin mon pote Lucien, au coin d’une rue
S’est fait alpaguer par la bande d’un autre Lucien
Qui vola tout et ne lui demanda rien, ni sandales
Ni horizon, la ville de lumière inventait la distraction
Les flonflons de Noël et ces drôles de bonhommes
Que l’on croise souvent au seuil des grands magasins
Avec leurs rennes qui effraient les toutous délaissés
Et les enfants distraits qui ne croient plus qu’en Dieu
Tant l’avenir les plombe de croire en d’autres choses.
09 12 2019
AK
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