les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Moi dans mon fort intérieur, toi dans ta tour d’ivoire,
Ô Malagueña, belle musicienne de Malaga,
Qui encercla mes reins de tes deux bras usés
Comment le temps a-t’il pu disperser nos baisers
Aussi rares qu’onéreux sur la salive des malheureux
Et toi, la Llorona, battant ton linge sur la pierre
Usée du lavoir, qui sentait la lavande et enchantait
Les hommes, le porón sous le bras, s’en allant travailler
Et toi, terre aimée et pourtant si maudite,pourquoi
Nous ont-ils sacrifiés, pour quelles grandes parades
Ont-ils écrit aux murs que nous serions heureux
Moi dans mon fort intérieur, toi dans ta tour d’ivoire,
Les unes lavandières, les autres paysans pauvres
Et le bruit incessant des chiffres et des économies
Comme on plante à profit la vie des indigents
Pour nourrir les nations qui fuient nos horizons
Alors toi, la Malagueña, et toi, la Llorona,
Chantez ensemble pour que le cœur des hommes
Batte encore dans les champs de blé, de coton,
Batte ces illusions dont nous nous nourrissons
Chaque jour, la faim et la peur au ventre.
10 01 2020
Commentaires récents