Amours nocturnes d’un ermite (brrr)

J’avais tellement peur de dormir seul dans ce grand lit

Que j’ai réveillé les mortes pour me tenir compagnie.

Elles s’en vinrent nombreuses et par ma foi bien heureuses

De partager ma couche : un homme nu dans un lit douillet

Toutes frissonnantes les ombres se vêtaient, se poudraient,

Sur leurs têtes s’encanaillaient quelques oiseaux de nuit

Plumes de grands ducs de hulottes ornaient leur chef déchu,

Les grasses trépassées amaigries par le régime comme j’aime

Les maigres regonflées par l’asticotage des mouches

Toutes venaient froisser mes vieux draps, frôler mes oreillers,

Me remerciant de l’infini cadeau que permettait minuit

Ma tête était vide mon corps se liquéfiait, mon sexe vibrait

Dans cette terre chaude encore du souvenir des os des âmes

Qui partageaient ma couche, toutes frissonnantes, étoilées

Froissées d’oubli oublieuses de conventions, jamais obséquieuses,

J’avais tellement peur de vivre parmi les hommes le grand charnier

Que de toutes les fins l’ultime ne devrait engendrer le chagrin.

17 01 2020

AK

8 commentaires sur “Amours nocturnes d’un ermite (brrr)

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