les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
A l’angle de ce meuble qui se nomme enfilade
J’ai trouvé un billet écrit de ta main d’homme
Telle que tu l’utilisais quand le silence entre nous
Charriait reproches et engueulades, un billet
Un rectangle de papier blanc où tu avais inscrit
L’amour perdu aux ombres de la mort l’ancre
Séditieuse des regrets éternels pour le dernier défunt
Mais que ces mots obscènes étaient pleins de tendresse
Tu les avais chaussés de ton imaginaire
Tu les avais chassés de nos vies sur les nerfs
A l’angle de ce meuble pas plus haut qu’un balcon
Long comme un jour sans pain ni marrons ni poings
Tu écrivis des mots de ta main froide lacée
De ces chaînes que traînent les condamnés
Et tu étais heureux de te plaindre et râler
En vérité tu étais l’époux parfait dont rêvent
Les mégères, ces femmes qui ont encore
Les pieds sur terre quand le lit les bascule
Qui portent dans leurs reins la raideur de l’hiver
Comme les fleurs de givre s’évadent des frimas
A l’angle de ce meuble où tu me pris un soir
Mes narines humèrent la douceur de la terre
Et du dernier tiroir, étant encore en vie,
Je sortis une pelle à gâteau et te tranchais le crâne.
Quelques instants plus tard tu perdis la tête
Rédigeant ce billet à l’encre rouge si prégnante
Où je pus enfin lire que tu m’avais aimée.
13 03 2020
AK
Tout un programme, ce coin des enfilades !
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Mais il est affreux, ce Jojo !
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heureusement, elle lui a fait le coup de la pelle à gâteau (en général, on fait ça le dimanche à la fin du repas, mais il faut croire que le temps file plus vite au coin des enfilades)
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Il était temps ! 😀
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Ô tempora ô mores!
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