les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Sur le bout de mon nez
Un oiseau s’est posé
Un merle noir qui faisait le point
Sur la peau grise et sale
De mes ailes nasales.
Il était enchanté
De trouver là tant de congénères,
Comédons assemblés jouant la crasse
En sifflant quelques vers poreux
Lorsque brutalement
Mon nez se transforma en cap,
En péninsule, en continent,
Effarouchant tous ces oiseaux noirs
Qui s’en allèrent picorer ma peau
Aux confins de la nuit.
Au matin revînt le merle,
Il était blanc comme neige
Chantait élégamment le temps des cerises
Sur le patch qu’il tenait dans son bec
Les corps secs et raides de ses amis séchaient
Mais quelle fut ma surprise
Quand je vis que mon nez
Avait disparu de mon visage,
Que celui-ci était d’un noir d’encre
Que le reflet du monde ignorait.
Sur le bout de mon nez
Un oiseau s’est posé
Un merle noir qui faisait le point
Sur la peau grise et sale
De mes ailes vassales.
J’aurais du le savoir
J’aurais du le sentir :
Demain, je retournerai à la mine,
Laisserai mes affaires dans un casier
De la salle des Pendus, et puis
Je descendrai, avec mes amis comédons
Dans le ventre de la terre
Où m’attend un merle, au bec jaune
Comme une lampe à acétylène…
AK
20 06 2020
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