les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
J’ai du habiter dans un autre monde pour ne plus voir en celui-ci que les pas de ma désillusion, les flaques qui ne reflètent plus les étoiles après l’averse, quand le ciel se dégage de sa tristesse, des mollets et du cul de celle qui dormait encore avec moi dans les buissons, malgré le couvre-feu. Comment ne pas transgresser l’harmonie du plaisir quand bouillonne dans la nuit une marmite autoritaire ?
Je suis vivant.
J’ai conscience que cela reste indépendant de ma volonté et que nombre silhouettes noires dansent autour de mon tombeau (que mes proches creusent en buvant des chopines de Jupiler). La vie la mort, je m’en fous, j’ai embrassé tant de baisers qu’à la dernière heure les lèvres exquises de l’abandon me pendront à l’heure exacte du bonheur d’en finir. Je fermerai les yeux, tes lèvres pétries d’éternité, mes doigts gourds balayant ton ventre chaud, poussés par le vent de noroît, en un dernier mouvement ; ô vous femmes, un ultime baiser que le vagabond sur votre blessure intime ne peut cautériser de son poignard brûlant, criminel aguerri de ce monde d’avant. Quel sera le prochain, y en aura-t-il un ?
Pourtant, c’est curieux, en cette aube qui s’ouvre, une impression un peu bizarre, j’ai ce sentiment de voir la nuit s’effilocher dans cet épais brouillard qui enrobe encore les bois et les collines. Est-ce ton rire, la couette tiède ou les chats qui réclament leur pitance ?
Je suis vivant.
J’ai conscience que cela reste indépendant de ma volonté et ce ne sont pas les flocons de neige qui rendent silencieux mon souffle noirci de tabac blond. J’écoute simplement ma nudité se déshabiller dans le néant des jours à venir, et je ris de mes mauvaises dents d’avoir jusqu’ici su trahir la mort. Le temps m’est compté mais les silhouettes noires des corbeaux ont pour le moment déserté le trou que mes proches creusent en buvant des chopines de Jupiler. Ils volent au-dessus des champs de bataille, croassent et se nourrissent de cadavres d’hommes de femmes et d’enfants, alors que moi, seul dans mon autre monde, je sens encore la chair tiède de tes seins sur ma peau mal rasée, sans comprendre ce que fait dans ma main ce couteau de cuisine brûlant. Mais qu’importe…
Je suis vivant.
03 01 2021
AK
L’épi fané c’est bientôt, mais ne crions pas victoire…
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les skis fartés aussi. Pensons à ces pauvres phoques qui usent leur peau au pied de randonneurs sur les pistes enneigées…(et aux tennismen qui louent leurs raquettes aux marmottes pour passer l’hiver !)
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😀
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Ah, d’après mes souvenirs d’enfance (mais quitte-t-on jamais l’enfance), les pifs d’Annie, c’est le 6 janvier, illustre Karouge.
(Pour ce qui est de se partager la galette, les nouveaux rois font très bien ça sans moi…)
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J’espère bien que tu es vivant, illustre Karouge ! 🙂
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C’est toujours mieux que d’être le fantôme de soi-même !
Bonne Épiphanie Maëstro ! (as-tu eu la fève, le nouveau monde a besoin de rois pour se partager la galette)
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