les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Textes tirés du site : https://dailygeekshow.com/louise-gluck-prix-nobel-poeme/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Gl%C3%BCck
Un jardin d’été (première partie)
Il y a quelques semaines, j’ai découvert une photo de ma mère
Assise au soleil, son visage rougi comme à la suite d’une réussite ou d’un succès.
Le soleil brillait. Les chiens
dormaient à ses pieds où le temps dormait aussi,
calme et immobile comme dans toutes les photographies.
J’ai essuyé la poussière du visage de ma mère.
En effet, la poussière recouvrait tout ; cela ressemblait à la persistante brume de nostalgie qui protège toutes les reliques de l’enfance.
En arrière-plan, un assortiment de meubles de parc, d’arbres et d’arbustes.
Le soleil se déplaçait plus bas dans le ciel, les ombres s’allongeaient et s’assombrissaient.
Plus j’enlevais de poussière, plus ces ombres grandissaient.
L’été est arrivé. Les enfants
se penchaient sur le massif de roses
Un mot m’est venu à l’esprit, faisant référence
à ce déplacement et à ce changement, ces effacements
qui étaient désormais évidents.
Elle est apparue, et a disparu aussi rapidement.
Était-ce l’aveuglement ou l’obscurité, le péril, la confusion ?
L’été est arrivé, puis l’automne. Les feuilles tournent,
les enfants brillent de mille feux dans une bouillie de bronze et de terre de Sienne.
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Flocons de neige
Sais-tu ce que j’étais, comment je vivais ? Tu sais
ce qu’est le désespoir ; l’hiver
doit donc avoir un sens pour toi.
Je ne m’attendais pas à survivre,
la terre m’engloutissait. Je ne m’attendais pas
à me réveiller, à éprouver
mon corps dans la terre humide
à nouveau capable de réagir, de se rappeler
comment s’ouvrir, après si longtemps,
dans la lumière froide
des débuts du printemps
effrayée, oui, mais de retour parmi vous
m’écriant oui, risque la joie
dans le vent âpre du nouveau monde.
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