les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Bientôt vingt ans qu’elles sont tapies sous terre, à attendre le bon moment pour émerger. Ce n’est pas un film d’horreur ou une légende antique: des milliards de cigales vont bientôt envahir une partie des Etats-Unis, dont la capitale Washington.
Le phénomène est rare et spectaculaire. Tous les 17 ans, ces cigales « périodiques » sortent en masse au grand air pour s’accoupler, pondre… puis mourir.
« On aurait dit de la science-fiction », raconte Melanie Asher, qui habite aujourd’hui à Bethesda, dans la banlieue de Washington, et garde un souvenir très vif de l’invasion de 1987 – elle était alors enfant.
« Le sol était couvert de cigales qui tombaient, raides mortes. C’était vraiment étrange, comme si ça venait d’un autre monde », ajoute-t-elle.
Cette année, les cigales sont attendues en mai, ou peut-être à partir d’avril selon les régions, dans certaines parties d’un vaste territoire s’étendant de Washington à l’est de l’Etat de l’Illinois, en passant par la Géorgie.
Melody Merin a assisté au dernier grand déferlement, en 2004. « Elles volaient tout simplement partout », explique cette résidente de Washington de 46 ans qui travaille dans la communication. En voiture, « elles venaient frapper le pare-brise, on ne pouvait pas conduire les fenêtres ouvertes », poursuit-elle.
A quoi d’autre s’attendre au quotidien, pendant les quelques semaines que durera l’évènement? A des cigales qui viendront par exemple s’emmêler dans vos cheveux, racontent des habitants. Ou à vous habituer – ou pas – au crissement produit par vos chaussures quand elles écraseront les cadavres de « cicadas ».
Peter Peart, lui, évoque surtout leur chant. « Une cacophonie », dit ce retraité de presque 67 ans qui habite le quartier de Columbia Heights, dans la capitale fédérale, et a vécu leur arrivée en 1987— »c’était intense »—et 2004.
« C’est fort, ça n’arrête pas, c’est incessant », affirme-t-il. « Mais on s’y habitue, ça devient un bruit de fond », tempère-t-il, en se disant plutôt « amusé » par tout ce phénomène « incroyable » dont il a hâte, taquin, de voir l’effet sur les personnes ne l’ayant jamais expérimenté.
– Submerger les prédateurs –
« C’est vraiment assez unique », explique John Cooley, qui enseigne au département d’écologie et biologie évolutionnaire à l’université du Connecticut à Hartford. Ces cigales, qui sont inoffensives, « ont tout simplement un cycle de vie de 17 ans ».
Et voici comment se déroule leur existence, à la fois longue quand elles sont sous nos pieds, et éphémère une fois visibles.
« Dès que le sol atteint une certaine température, environ 62 degrés Fahrenheit (presque 17 degrés Celsius, ndlr) par une soirée qui pourrait être un peu humide, mais pas trop pluvieuse, les nymphes vont commencer à sortir de terre puis muer », dit le Dr Cooley.
Ensuite, « elles vont traîner dans la végétation sans faire grand-chose pendant une semaine. Et puis elles vont adopter un comportement adulte ». A savoir se lancer dans une orgie géante.
Car « c’est de cela qu’il s’agit », affirme le Dr Cooley: se reproduire. « Le bruit que vous allez entendre, c’est le mâle qui appelle pour attirer une réponse de la femelle. Une fois que mâle et femelle sont réunis, ils s’accouplent, la femelle pond » et peu après, « ils meurent ».
« Les oeufs vont éclore six à huit semaines plus tard, et le cycle tout entier va se répéter », poursuit-il. Les nymphes vont donc aller s’enterrer et passer les 17 années suivantes à se nourrir de sève prélevée sur des racines.
Il devrait bien y avoir « des milliards, voire des milliers de milliards » de cigales ce printemps, selon le Dr Cooley. Submerger ses prédateurs par le nombre, c’est même la stratégie de survie de cette espèce, explique-t-il.
Car si écureuils, oiseaux, ratons laveurs et chiens vont s’en repaître pendant des jours, ils arriveront à satiété sans que cela ne menace les innombrables cigales restantes.
En attendant, des habitants de la capitale américaine tentent de prendre avec philosophie le fait que l’invasion des « cicadas » se produira avec l’arrivée des beaux jours, qu’ils attendaient encore plus impatiemment que d’habitude après un an d’épidémie et de restrictions sanitaires.
Randonner ou pique-niquer au milieu des insectes pourrait en effet ne pas être très ragoûtant.
« C’est un peu cruel », dit Melody Merin en riant. « Un peu comme si quelqu’un avait un sens de l’humour très tordu, et jouait avec nos émotions! »
Source : AFP
C’est moins d’y mettre nos pieds, qu’elles leurs pattes chez nous ! Au secours ! depuis ma terrasse je vois des tas d’araignées pendues à leur fil d’ariane et elles se dirigent vers le port tout près et s’accrochent aux hangars et aux bateaux et deviennent énormes car elles se nourrissent des insectes, moustiques, moucherons etc. Beurk !
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Et le monstre du Léman ne les mange pas en amuse-gueules ? Ah la la, mais dans quel pays vis-tu donc? 😁
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Tenter de pulvériser des milliards de cigales serait très mauvais pour l’environnement, aussi ne le feront-ils sans doute pas. Mais il faut reconnaître que cette masse d’insectes, tout-mignons soient-ils, doit être assez répugnante. C’est le trop qui fait basculer la tendance de sympathie.
Maintenant imaginons chez nous non pas une pandémie, mais une invasion de ces araignées qui tissent des arbres entiers et tout ce qui se trouve sur leur passage (je ne sais plus ds quel pays elles font cela), suivi d’une autre invasion d’insectes et d’une suivante, etc. Que deviendrions-nous ? On ne peut pas être sûrs que ça n’arrivera pas avec le changement climatique…
Bonne nuit, faites de beaux rêves les amis ! 😀
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https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-la-terre-au-carre/la-chronique-de-la-terre-au-carre-24-aout-2020
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https://www.lindependant.fr/2015/05/20/en-australie-il-pleut-des-millions-d-araignees,2033420.php
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Quelle horreur ! j’y mettrais pas les pieds !
Bonne journée quand même ! 😉
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Pourvu qu’il n’y ait pas trop d’abrutis qui les pulvérisent aux pesticides…
On voit ça tous les ans dans le sud, des vacanciers qui exigent des mairies qu’elles pulvérisent à cause du bruit ou qui le font eux-mêmes. Parce que les vacanciers eux, ne font pas de bruit, c’est bien connu.
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