Madagascar, la faim de tout !

Tout d’abord, cet article Reporterre du 11 10 2021 : (extrait)

Dans le sud de Madagascar, la « pire sécheresse du pays depuis quarante ans », aggravée par le changement climatique, cuit les cultures. En résulte le « kéré », la famine, qui pousse les Malgaches à se nourrir d’épluchures de légumes, de feuilles de cactus et même de cuir tanné bouilli.

La suite est à lire dans Reporterre.

En contre-point, quatre poèmes malgaches à lire sur le site https://fr.globalvoices.org/2016/02/14/195082/#

De la même manière, un autre texte moins connu de Rado, traite aussi de la douleur silencieuse d’un coeur meurtri.Georges Andriamanantena via his facebook tribute page with permission

Georges Andriamanantena (Rado) , via sa page Facebook.

Voici  un de ses poèmes, Ho any ianao (Tu iras la voir), un extrait :

Tu vas la voir, mais…
Ne lui parle pas de ma souffrance,
Laisse-la ignorer la morsure de la douleur
qui déchire mon être,
dans les rets où elle m’a attrapé,
Mon coeur transpirant qui m’étouffe en silence
au milieu de la nuit
quand je pèse ma destinée,
Ne la laisse pas savoir !
[..]
Tel est mon message. N’oublie pas.
Et Adieu !
Mais avant d’aller,
cette main qui est la tienne, qu’elle ne touche rien,
avant de s’unir à la sienne…
Oui, c’est tout. Fais bon voyage.
Et je t’en prie, ferme cette porte
Sur mes larmes.
Rado, janvier 1966.

Tiako hianao (Je vous aime)- Hain-teny, texte traditionnel malgache (auteur inconnu)

Je vous aime.

— Et comment m’aimez-vous ?

— Je vous aime comme l’argent.

— Vous ne m’aimez pas :

Si vous avez faim, vous m’échangerez pour ce qui se mange.

— Je vous aime comme la porte.

— Vous ne m’aimez pas :

On l’aime, et pourtant on la repousse sans cesse.

— Je vous aime comme le lambamena.

— Vous ne m’aimez pas :

Nous ne nous rencontrerons que morts.

TSIKY FOANA (Garder le sourire) de Hanitr’ Ony

Il demande la chance
Il se redresse pour aller plus haut
Ecarter les acrimonies
Pour ne plus accepter la défaite
Quelque soit l’avenir
Essayer donc cela
Mettre le sourire en avant
Maitriser son coeur

Hanitr’Ony

7 commentaires sur “Madagascar, la faim de tout !

  1. Ping : Un témoignage émouvant (1995)- Madagascar a faim depuis longtemps !- – le petit karouge illustré

  2. À Madagascar, les enfanrs jouent dans les flaques d’eau, en loques et presque nus. Mais ils rient quand la pluie vient, il recueillent dans leur mains une eau pure qu’ils peuvent boire enfin. Ils n’ont rien mais ils rient. Ils ont faim mais ils rient quand même, fiers petits gamins à la redresse, jusqu’à ce qu’ils en meurent.

    D’un tas de choses vues, je retiens une image : ce petit garçon, dont la mère, pauvresse en haillons, avait fait un esclave mendiant. Il devait avoir six ou sept ans, mais peut-être plus, tellement c’était difficile de déterminer à vue d’œil l’âge de gamins sous-alimentés aux visages de vieux. Chaque jour, tout juste vêtu d’un bout de chiffon crasseux noué autour des hanches en guise de cache-sexe, l’enfant était conduit par sa mère jusqu’au trottoir qui longeait l’Ambassade de France et elle le forçait à rester couché en plein travers, là où seraient bien forcés de l’enjamber les riches étrangers, ne s’éloignant qu’après avoir barbouillé le visage de son fils d’une mixture noirâtre pour faire croire qu’il avait vomi cette bouillie répugnante, l’obligeant à simuler sa propre agonie en plein soleil toute la journée, elle, tapie sous son lamba* à quelques mètres de là, ne quittant pas des yeux l’enfant nu, haranguant les passants d’une voix éteinte et geignarde, son long bras maigre tendu jusqu’à les forcer à faire un crochet pour l’éviter, et surveillant le gobelet de ferraille où tombaient quelques pièces de temps en temps. C’était insoutenable.
    J’avais tenté une petite action, frappé à plusieurs portes et j’en avais été pour mes frais. Ni le médecin malgache qui avait son cabinet de l’autre côté de la rue et dont la salle d’auscultation donnait juste sur l’affreuse scène, ni les assistantes sociales, ni les religieuses italiennes qui œuvraient en ville en recueillant un certain nombre de démunis, personne n’avait voulu s’en mêler. Tant que le garçon rapportait, jamais la mère ne voudrait le confier à quiconque. Les lois ne permettaient pas de l’y obliger. Le résultat de ma démarche fut que la police obligea les malheureux à tenter ailleurs leur affreux stratagème, peut-être sous l’un des tunnels de la ville, dans l’horrible puanteur des gaz d’échappement de tous les vieux bus et tacots qui pétaradaient, là où le spectacle offenserait moins les yeux des nantis.

    Pardonnez-moi d’avoir été si longue. Madagascar me tient à coeur.

    Aimé par 2 personnes

    • Je comprends. Moi, ça me fait vomir. Tous ces pays magiques et riches en soi (terres agricoles, minerais, forêts, population plus que courageuse etc) minés en permanence par quelques politiciens véreux, par des entreprises multinationales – y compris les pseudo-religieuses- sans aucun intérêt que le leur, bref , vous m’avez compris !
      Bonne journée quand même (il ne faut désespérer de rien)

      Aimé par 1 personne

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