les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Encore un de mes petits chéris.
Extrait de wikipédia : (https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Fr%C3%A9d%C3%A9rique)
«
L’œuvre d’André Frédérique se nourrit amplement de l’univers qu’il s’est inventé (un monde qu’il a baptisé la Cerce et qu’il définit comme « la province de l’esprit ») et des personnages qui le peuplent, qu’il crée et qu’il interprète pour le plus grand plaisir de son cercle d’amis. Au centre, le personnage de Lucien, son avatar haïssable et toujours aux prises avec ses parents et les situations les plus humiliantes : « masse amorphe, personnage inachevé […] flanqué d’une gravosse, maritorne moustachue, ubuesque femelle de cauchemar »13. Ce personnage récurrent, que Frédérique interprète, met en scène et dessine — parfois sous les traits d’autres avatars toujours dépréciatifs : la Fredasse, la Conasse, Clockonasse, Conassieux, Nassieux, la Souasse — est entouré d’une pléiade de figurants génériques (des « cerceux », des « cerceuses », des « dames »), ou plus typés (le professeur Tibergier, madame Tapautour, l’abbé Milou, l’abbé Poulaille, l’abbé Cadavagne, le Ringard), que Frédérique fait dialoguer, pontifier, improviser, en vers, en prose ou en contrepets.
Grand mystificateur, il est capable d’introduire la conférence la plus sérieuse en évoquant « les origines crapuleuses du chant grégorien » ou d’interviewer, devant un millier de personnes, un poireau sorti de sa poche à la dernière minute. Maître es canulars, c’est accompagné de Jean Carmet, son comparse préféré, qu’il écume les maisons closes, déguisé en évêque, pour y proposer des poudres et des onguents cieutiques14.
PAR ANDRÉ FRÉDÉRIQUE
Monsieur,
Je tiens à vous signaler que la maison hantée n’a pas fonctionné comme convenu.
Les cris de terreur ont été poussés bien au-delà de minuit et faiblement.
D’autre part, ni ma femme, ni moi, n’avons entendu les bruits de chaîne promis.
Quant au chien vert à sept queues annoncé, c’est un méchant roquet de sorcière à six pattes, à peau sulfureuse, mais sans reflets dans le couchant comme le
décrit votre programme.
J’ai été très surpris de ne trouver qu’un décapité parlant dans le lit de ma mère.
Nous avions payé, il me semble, pour elle comme pour nous. n’est pas juste que ce soit
Monsieur votre oncle, couchant dans l’aile gauche du château, qui bénéficie seul de la ronde des squelettes et des vautours sanglants.
Si sa présence doit nous léser d’une partie du spectacle, je suis prêt à reprendre sa chambre pour y loger ma mère.
Je garderai la petite chambre rouge et les fontaines de larmes pour mes deux petites-nièces.
Je vous fais remarquer en terminant que ce n’est pas nous qui avons fait fuir le couple enlacé dit des deux écorchés vivants.
Inutile de vous dire que les fantômes blancs à draperie, les esprits frappeurs et guivres ont fait correctement leur service.
Tâchez si faire se peut, comme le demande mon père, de nous faire avoir quelques scènes d’œil crevé, qui intéressent toujours.
Votre fidèle client,
M.
Poinsse.
L’Art de la fugue (CME, )
PAR ANDRÉ FRÉDÉRIQUE
Veux-tu jouer à la pirouelle
à la redouble au rat musqué
veux-tu jouer à la sauguette
au goligode au ziponblé
veux-tu jouer au jeu de l’ange
à l’ceil-au-dos au mort parlant
veux-tu jouer à cache-mésange
à mouton-bêle à baille-au-vent
veux-tu jouer à croque-au-sel
au déserteur à la logorrhée
veux-tu jouer à l’espincelle
a tête d’or aux estropiés
veux-tu jouer au jeu de l’hombre
sur le mur blanc les mains croisées
veux-tu jouer à compter le nombre
des poissons-chats dans l’océan
veux-tu jouer à la marelle au cervelas
au pince-joue au drela
au caviar à poisse-Dudule
au mirliton dans la pendule
a la lutte jaune au ramagot
a
Pousser grand-mère dans les lavabos
a
Pince-mie et pince-moi en bateau
à la paix royale au souci de sincérité
à la chaude-meurotte au jeu des abbés
à déformer le nom des ministres du culte
au chapeau du jurisconsulte
veux-tu jouer â la bataille des tomates
au pasteur protestant à la loupe à
Tatate
à
Zaine
Phozieux au riz-pain-sel
au canard portugais à la înarche en dentelle
à la lanterne froide au pharmacien comique
au domino sur glace à la pouille au chien de pique
au hoquet chinois à l’over armstroke
au loup garou au loup couché au loup vendu
au vilbrequin à l’aromé au cadavre exquis
au prote
au touche-zizi à la veule au cornac
à la pinacothèque à la petite marchande de carions
au frotteur de parquets champion de bridge plafond
au troume au solitaire à conazor
à la soutane à la peau de cochon au dieu
Frouda
à la turidité au hussard de
Bretagne à un
jeu polonais trouvé par
Sienkiewicz
au pouce-cul au solfège aux deux sœurs de
Barbaud
à mirer les alouettes à la morve au farcin
au mariage blanc au mariage vert à la guimauve
au jeu des gâteaux à madame
Room
à l’officier prussien à l’eukonaze au bugle
à l’enfant naturel au knout au saladier
—
Non, j’aime mieux étudier.
Poèmes tirés du site : https://www.poemes.co/
Géo l’Hoir ???
Je ne connais pas.
J’espère que tu nous le feras découvrir un jour !
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Géo L’Hoir était un pote de Frédérique, pas un écrivain. Tu en trouveras la trace sur ce lien :
https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_2001_num_89_330_5220
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Carmet, Thibaud, Vian, Queneau, toute la joyeuse bande…
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Ah, je l’avais un peu oublié, mais c’était quelqu’un cet André Frédérique !
Bonne journée, illustre Karouge.
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J’aurais bien aimé l’avoir comme pote, avec Jean Carmet, Géo L’Hoir et tous ces pessimistes plein d’humour et de joyeuseté ! Mais bon, je me contente de rire (et chanter) avec Chinette et notre quatuor de minous…
Bonne après-midi Maëstro !
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