Seizième jour.

Laisse glisser tes larmes jusqu’au bout de tes bras

N’essuie rien, ton corps est invincible ; les balles

Ne trouent que le vide où elles trimballent

Leurs idées mortes et la barbarie des fracas

Laisse glisser tes larmes jusqu’à tes poings serrés

Et regarde l’arme que tes mains saisissent

Dans ce présent infect ce printemps meurtrier,

Cette chair à canon pétrie comme une saucisse

Pour l’appétit des chiens qui savent nous maudire

Laisse glisser ta peur tout au bout du fusil, et tire !

Le chant du monde survivra à celui des batailles

Tu es un enfant plein de vie sous tes rudes entailles

Et de ce monde inconnu où la guerre a emporté ton rire

Explosera la joie d’avoir vaincu un temps le pire empire

Qui reviendra plus tard par les larmes d’autres conflits

Mais tu seras si vieux que sagement allongé dans ton lit

D’autres larmes couleront au chevet de ta mort paisible

Si quelques uns encore survivent pour la paix impossible

Alors le chant du monde survivra à celui des batailles

Et tes rires en cascades rendront aux poissons leurs écailles.

11 02 2022

AK

5 commentaires sur “Seizième jour.

  1. Magnifique ! Il y a une musique qui m’a saisi dans ce texte. Pour le reste, je suis prêt à parier que si… ils se serreront la main à nouveau. Des négociations aboutiront, c’est sûr. On se tapera même dans le dos. Comme toujours.

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  2. Et le plus cynique dans tout cela c’est que les protagonistes principaux, un jour, se serreront la pince après un accord qu’ils signeront sur les cadavres de braves gens qui n’avaient rien demandé, sinon vivre leur propre Livre de la vie.

    Aimé par 3 personnes

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