les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
J’attends le dernier coup de minuit ensuite je mange les fleurs
Je les fume et tant pis pour les frites à Eugène, fini le cinoche,
Fin du fin fond d’Hollywood, adieu les stars, bonsoir les étoiles,
D’un glissando sur ma peau tout un cinéma rinascito
Les épluchures de mes larmes sont ma meilleure carapace,
La toile est blanche et derrière quelqu’un se fâche ou sourit,
Cache-toi image, ou je t’attrape, et mes souvenirs te mangeront !
Ma dure peau douce rend long le film et la harpe, depuis Harpo
Devenue Chico Bisonio. Il fait beau ici, tu sais, c’est étonnant. Les gens
Te disent de drôles de mots quand ils ne savent pas quoi te dire,
Ils te posent cette étrange question :
« Avez-vous été drômeur sur Jupiter ? »(*)
Puis ils s’endorment sur vos genoux, plus ignobles
Que des hiboux de basse souche.
Et ce chat, qui tous les quarts d’heure, me demande
De lui lire le CHAIX, et cette jolie femme qui a rendez-vous
Dans un bois, alors que ma mère fête ses 208 ans,
Et moi, qui ne parle ni de toi ni de moi.
Lecteur, que soudain je tutoie, mon Diou! c’est promis, passé minuit
Je mange les fleurs ; ensuite je rentre chez moi : tout gaze
Mister K., je nettoie la façade et hop ! À deux mètres et dix stances
Une femme superbe me vise fatalement, et balpeau !
Pas de trou dans le tricot. Sauvé par les épluchures de mes larmes.
J’ouvre une officine de lecture concertée, déroule un étendoir à lignes,
Un quintet à trois tons et demi et le travail se fait : midnight is rambling.
Il faut parfois coincer les murs sur nos paroles vivantes
Pour que la destruction devienne loi sociale, et mon seul plaisir
A ce jour en tant qu’homme c’est d’écouter Jimmy Oihid,
Savoir qu’il vit et tourne encore, donc qu’il est toujours vivant.
La vie est simple mon vieux Zeppo, il suffit d’être un peu Groucho !
AK
1990 ?
(réf « demain les chiens » de Clifford D Simak 1955)
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