les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Comme un imbécile j’ai couché dans mon lit des souvenirs
Qui ronflaient puis partaient ailleurs faire la guerre
A des réalités, laissant sous les draps devenus linceuls
L’homme qui vieillissait et ne rêvait plus d’avenir radieux
De ceux que tout être pourrait aisément voler aux dieux absents.
Dans mon lit défait alors sont venues coucher les prophétesses
Parées de soieries, soirées vêtues de belles fesses, ivres de devins de messes
Qui m’emportaient dans leurs chants liturgiques orgiaques
Jusqu’au bout de la nuit dont je ferai la connaissance au matin
A condition de franchir la frontière de la crise de foi
Mais je riais dans mon sommeil et les marchandes de vent
Malgré leurs formes rebondies, leurs yeux pleins d’eaux bénites
Fuyaient quand les chats sautaient sur le plumard
La moustache dressée, les griffes acérées protégeant mes pets
De toutes ces bonimenteuses, jusqu’à ma dernière heure.
Cette heure fatidique où quelques braves vieillardes
Refont le lit du mort, le rajeunissent avant le crématorium
En chantant des chansons paillardes et secouent en riant
La poussière du paillasson pour faire entrer la lumière céleste
La même qui ravive les souvenirs de l’aimable pendard
Qu’elles toutes ont connu dans ce lit dispendieux
Qui n’a jamais cru en de quelconques dieux.
28 07 2022
AK
ça mérite tout un clapier d’applaudissements
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lapin justifie les moyens !
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