les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Hier, j’ai mangé du lion, en fait j’ai dévoré l’a-part du lion.Mais pas n’importe lequel : celui de mon signe zodiacal. Un délice de Capoue. Mes molaires étaient certes plus usées que les moraines qui descendent des montagnes, charriées par de joyeux torrents que l’on nomme ici le rire des cascades. Tenez, cela ne prouve rien, mais hier encore j’ai tenté d’enfoncer un clou dans un mur, et le mur est tombé. J’ai regardé le clou ; sur le cylindre en acier était gravé 1989, date de fabrication.Sur la tête, celle qui prend les coups de marteau,date de changement du modèle : 2022. Un papier était contenu dans la boîte à clous : « passé cette date, nos clous seront dotés de missiles à (longue) portée de bras et la faucille et le marteau ne seront plus nécessaires pour percer de quelconques murs. La technologie se fera par un nouveau concept : la dissuasion nucléaire.
Bon. J’ai pensé en acheter quelques milliers, de ces clous, pour faire fortune, pas pour combattre l’ours. Un lion ne vit pas dans une datcha . Il lui faut la savane, la sieste l’après-midi, et le vaste périmètre onirique où dansent les gazelles. Les lions sont gais et généreux, contrairement aux ours qui vivent dans des cavernes dont ils closent les portes pour que les lapins et d’autres bestioles ne viennent voler leurs pets et leurs urines noires.
Le problème qui me tracassait, après en avoir discuté avec mon ami Tartarin de Tarascon, était de savoir quelle attitude et quel fusil étaient nécessaires pour tuer un ours. Lui qui avait tué tant de mes frères demeurait le meilleur spécialiste, à mes yeux. En Ariège, certains avaient sévi, et la presse nationale en avait parlé. Mais il ne s’agissait pas du même prédateur, comme on l’appelait dans ces contrées. L’ours dont nous parlions était armé jusqu’aux dents. Qui a déjà croisé un grizzly en Colombie Britannique ou en Alaska comprendra que l’ours veuille récupérer un territoire qui lui appartenait jadis. Les lions ne mangent pas de saumons, mais dévorent tout un tas d’animaux cornus ou pas, sans assaisonnement.
Que nous présente l’avenir ?
Entre l’ours et le dragon. Les gymnopédies d’un Occident vérolé qui vote à l’unanimité des résolutions qui jamais ne peuvent aboutir dans le concret, le clou toujours plus fragile que le mur à franchir, et les lions qui descendent dans l’arène ancestrale goûter la fin de millions de vies, pour la plupart affamées .
J’ai fin d’avoir encore faim…de vivre !
03 08 2022
AK
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