les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
J’ai reçu des demandes de « ping » d’articles publiés en 2013/2014 + ou -. Le site dans lequel ces articles et photos étaient publiés a changé de mains et est devenu nul (pour simplifier). Les sujets s’intéressaient à la vie locale environnante (départements 40/64/32/65). Je l’ai quitté en 2017 pour conserver ma liberté d’expression et ma bonne humeur. Voici donc ici copie d’un article un peu long, mais tel qu’il se présentait aux lecteurs de l’époque, qui traite une petite virée dans les Hautes Pyrénées.
Il se raconte dans le pays que quand les cloches sonnèrent à l’église de Salles d’Argelès, le petit Gastounet de la tour Fébus (dans le XIVème arrondissement du Temps), qui se rendait à Cauterêts, les entendit tinter. Ainsi découvrit-il que, contrairement à ce qu’il croyait, il n’était pas devenu sourd à force de se tripoter (cause de méningite). Pourtant, l’orage qui auparavant, avait tonné sur la ville de Lourdes quand il la traversa, coups de semonce déflagrations entre le maire et certains citoyens et responsables de sites internet locaux, aurait pu le laisser croire. Il y eut en effet du rififi dans l’air et de la bande passante dans le wifi, au sujet d’affaires et contentieux en cours, et de la protection fonctionnelle qui peut être accordée au maire dans le cadre d’affaires en justice. Un sujet très intéressant, comme celui qui alimente la campagne tarbaise, avec ses conflits d’intérêts… Quand la tempête des élections sera passée la Justice vérifiera ce qu’il en est (proverbe Toy). A Lannemezan, 60 emplois partent en fumée…cela n’est peut-être que dans la version papier de cet hebdo, qui traite également de la TCP cette semaine.
Mais ces clameurs assourdissantes furent remplacées par le clip clop du cheval et le roulement de tambour discontinu du gave que Gastounet longeait en direction d’Argelès, sur le ruban de piste cyclable, piétonne et équine récemment remise en état, parallèle à la deux fois deux voix (Bernadette à droite et Soubirous à gauche). A son côté, dans un rustique chariot tiré par deux bœufs, une jeune et belle Bigourdane portant bonnet de laine chantait (divinement bien), qui se rendait à Lau Balagnas prendre son poste pour peaufiner son timbre, au cas où Barbara Hendricks ne pourrait être présente à la salle Robert Hossein le quinze avril prochain, date de l’ouverture du festival de musique de Lourdes.
Arrivé à Ayzacq Ost, la petite troupe bifurqua, prenant les sentes qui mènent à Ouzous, Salles et Gez, gagnant Argelès par les hautes prairies. Cette décision ne fut pas prise de gaieté de cœur, même si indirectement Gastounet y trouva prétexte à balader la belle Bigourdane et à la trousser pendant que le gros bourdon de Salles sonnait le tocsin. Dans la plaine un énorme convoi de camions, de tunneliers, de bus débordants d’ouvriers internationaux chantant à tue-tête l’hymne à la joie, comme au sortir d’un repas médiéval comme il s’en expose à l’Abbaye de l’Escaladieu (du 1er février au 25 mai), faisait un ramdam du diable, déstabilisant les montagnes alentour, provoquant des avalanches du côté d’Hautacam et, plus loin, Gavarnie et Luz Ardiden . La colonne gigantesque s’apprêtait à prendre ses quartiers à Pierrefitte Nestalas, à l’ombre du Vignemale, initiant les travaux de la TCP, dont les indigènes ne voulaient pas mais accord signé fait loi. Les plus forts au béton et les faibles aux fortins mon Tintin, sauf en cas de découverte de pépites de diamants ou de filons de coltan dans les boyaux souterrains du grand Vignemale.
Retardés par ce détour, les dépenses d’énergie et les frasques induites par les nombreux vide-greniers de cette campagne au-dessus de la vallée, Gastounet et la jolie Bigourdane durent passer la nuit dans le chariot, à la belle étoile, sous l’oeil attentif des deux boeufs et du cheval, qui ne rua point, lui. La traversée d’Argelès, au petit matin, à l’heure où blanchit la campagne, vois-tu, je voterai pour le dernier de la liste, se passa sans encombres. La place du centre ville était presque déserte ; seuls de vaillants commerçants installaient et alignaient les cageots sur leurs étals tremblotants, des jets de vapeur jaillissant de leurs narines cramoisies. A la sortie de la ville la petite troupe (ou troupette) remonta par un petit chemin qui menait à Lau Balagnas, où les deux amants se séparèrent, alors que le guichetier de la poste entrebaillait la porte palière, à neuf heures pétantes. Les bœufs furent conduits à la boucherie du village et le chariot découpé en morceaux pour, le soir, alimenter le feu qui servirait aux grillades. Tout le village alors réuni pour accueillir la Belle ferait cercle autour d’elle, qui à son tour pousserait la chansonnette jusqu’à une heure aussi avancée que l’horlogerie funèbre de la TCP, en bas.
Gastounet ne participa pas aux agapes. Arrivé vers midi à Saint Savin, il entra dans une auberge avenante, le Viscos, où il se régala des meilleurs plats durant trois bonnes heures. Le repas, chose qu’il ignorait, était à soixante quinze euros, sans le vin. Qu’importe, la vie de prince me va bien, sauf qu’au moment de payer, la bourse avait quitté le ceinturon. Il fallut négocier le porc noir de Bigorre, les haricots tarbais et le foie gras ariégeois, le Pacherenc et le Jurançon, la poule au pot n’était pas au menu, ce jour là, ouf ! L’aubergiste mania le boulier et dans de petits claquements secs annonça la somme dûe, et consentit exceptionnellement parce que c’est vous un crédit à taux actuariel brut indexé au pouce et enrichi aux OGM, avec coups de pied aux fesses déductibles de la CSG RSA RMI PMA et de l’IR, sauf accord interprofessionnel et rachat de poings de retraite, le tout à la condition expresse de faire campagne pour le facteur d’orgue qui fait la réputation internationale du village depuis des siècles. Et ce, jusqu’au 21 avril 2014, date à laquelle se jouera le Stabat Mater de Pergolèse et le cantique de Racine, mis en musique par Pascal Collasse et interprété par l’ensemble Capella Forensis. Qu’on se le dise, braves gens !
Et c’est ainsi que Gastounet s’établit à Saint Savin, où il vit encore.
pour suivre la randonnée de Gastounet, c’est ici :
http://altpyphot.wordpress.com/2014/02/11/ouzous-salles-gez/
http://altpyphot.wordpress.com/2014/02/06/les-saveurs-de-saint-savin-hautes-pyrenees/
-par AK Pô
C’est l’addition qu’on pouvait donc qualifier de « dolorosa » et non « c’te bath mater », n’en déplaise à Pergolèse !
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tu es vraiment un animal à plume !
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Le Cantique de Racine par Collasse, il va falloir que j’écoute ça, illustre Karouge !
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