les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
J’ai couru trop longtemps sur les ailes du vent
Je me savais déjà bien au-delà du temps
Mais quand ils sont venus, fiers inconnus,
Tatouer sur ma peau l’affiche nue du destin, un Z,
J’ai abandonné mes ailes aux balles perdues
Je me savais déjà bien au-delà des bals
Des fêtes et des ivrognes qui corrompent
Les idées folles qui chantent la liberté
Sans se marcher sur les pieds, ces ailes
Ces pas de danse que nous menions ensemble
Il faudrait du public quand chante l’oiseau
Des nuages qui annoncent l’orage et la pluie
Que les veuves versent sur leurs défunts maris
Et puis, le soleil d’un rire sous un parapluie
Quand l’oiseau au grand bal des chasseurs
Enfin se tait .
16 09 2022
Comme la nuit tombait un nain la saisit
Avant qu’elle ne touche le sol et ne se brise.
Elle était noire mais la lune l’illuminait
D’un sourire pâle, gibbeuse et bientôt pleine
Dans les bois l’aube naîtrait et les chasseurs
Aux cartouches bourrées de chevrotines guettaient
Le nain et le gibier portant plumes et oreilles dressées
Mais les oiseaux s’étaient coalisés aux victimes
Et aucun animal ne parut dans les frondaisons
Le nain les avait menés dans sa grande maison
Et les chasseurs revinrent bredouilles
Devant leurs familles affamées ils reconnurent
Que pas une oreille de lapin (ukrainien?), pas une plume de merle (onusien?)
N’abondait dans leur gibecière, mettant en colère
Autant les enfants que leurs mères, et aussi les grands-mères
Qui remuaient la soupe durant des heures, crachant dedans parfois,
Broyaient du noir et hachaient fin les os de canard
Pour les dissoudre dans la soupe, sans le moindre bout de lard
La vie est dure dans les campagnes disaient les hommes
La vie est dure dans les campagnes disaient les femmes
Mais le nain dans sa grande maison festoyait
Avec les merles et les lapins, tous buvaient et dansaient
Et la lune gibbeuse de son accordéon les accompagnait
Mille gaies sonorités naissaient d’entre les touches
De ce piano de pauvres pour qui la nuit encore dansait.
Le petit matin se leva et tous durent lui tirer les pieds
Les merles n’avaient plus de plumes, les oreillers
Laissaient choir des centaines d’oreilles de lapereaux
Les rêves s’étaient évanouis dans une fête fratricide
Où les chasseurs affamés de Pouvoir et d’orgies
Finirent par appuyer sur les touches de l’accordéon,
Qui fut leur première victime, à laquelle s’ajouta le nain,
Puis enfin les nations, ignorantes et serviles,
Qu’un nain dans la nuit ne pourrait plus saisir.
22 09 2022
AK
(petit poème express)
Photo illustration : Expo grands reporters Bourisp 2021, Albanie (pardon pour l’auteur de cette image, il faut que j’améliore ce parcours photographique gratuit, en plein air, et loin de Paris en donnant le nom des auteurs !)
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