Soldes d’automne : poèmes en vrac 1987-1988 (un lu, le suivant offert)

Poèmes en vrac 1987-1988

J’écoute le coucou dans les bois : coucou ! Coucou ! Coucou !

J’écoute le coucou dans les prés : coucou!coucou!coucou !

Tiens, déjà six heures. Il faut que je rentre.

……

objet trouvé

Tu as perdu l’amour

La Terre tourne

Le vent détrousse l’immobile

Objet trouvé

Ton ventre est doux

Sur l’oreiller.

………

Dehors une petite pluie fine et filandreuse

Baise le macadam gris et frais de tes talons aiguilles

Et ton ventre, Misia, passe et passe ,

Et tes jarrets pleins d’ecchymoses

Sous l’averse s’accordent aux couleurs blêmes

De tes nuits blanches, de ton teint de rose fanée.

………..

Tes yeux n’ont pas changé de couleur

Ils ont changé de regard

Elle est venue, l’heure,

Avec ses souvenirs

Son bouquet d’iris

Au rendez-vous de l’âge

Les fleurs avaient flétri

Malgré les larmes des jours

Et les poisons

Les poisons de ton corps

L’incandescence des jours

Les bouquets de jouvence

L’homme est revenu sur ses traces

Et il a trouvé son midi

Malgré déjà quatorze heures

De retards, mais

Tes yeux n’ont pas changé de couleur.

(1988, AK)

……..

Il y a l’oiseau

Et, bien plus loin,à des lustres

Une branche nue.

(faux haïku)

………………..

À « l’aubépine »

Deux joyeuses copines

Assises en tailleur

Sur un brin d’aubépine

S’amusent au Tirailleur

Un jeu pareil

Ne se joue pas qu’avec les oreilles

Pas besoin d’appareil

Je dis ça pour les vieilles

Au Tirailleur

On s’tire ici

On s’taille ailleurs

C’est sans merci.

Deux jeunes coquines

Aux tailles cintrées

Sur un bout d’aubépine

Se trémoussent au Tire un Trait

Un jeu pareil

Devrait faire merveille

Pas besoin de peinture

Je dis ça pour les Pures

Au Tire un Trait

On s’traite on street

On tire des traites

C’est très concret.

Deux belles latines

Aux charmes flous

Sur un tas d’aubépine

S’entraînent à Voilà le Loup

Un jeu pareil

Ne se joue pas en plein sommeil

Pas besoin de moutons

Je dis ça pour les cons

Au V’là le Loup

On se taille des vestes

On se tire des coupes

C’est vachement leste

Deux vieilles lapines

La fesse gigolotte

Sur un fond d’aubépine

Se cuisinent au parfum d’échalote

Un jeu pareil

C’est du barbeau dans de l’oseille

Pas besoin de carotte

Je dis ça pour les Cairotes

À l’échalote

On navigue entre Marie et Charlotte

On se taille des bavettes

On s’enfile, on se pelote

C’est que tricot-fricot

Deux oranges sanguines

Maquillées en fleurs de Paradis

Sur un air d’aubépine

Interprètent un « Ce que j’en dis »

Un jeu pareil

On ne s’en souvient plus au réveil

Pas besoin de psychocauser

Je dis ça pour les fauchés

On s’tire en douce

On s’taille sans bruit

C’est comme avec la Rousse

Quand elle débarque dans ce boxon…

(1986)

AK

(la Rousse : argot, les flics)

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