les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Jules Laforgue a collaboré à des revues telles que la Revue indépendante, le Décadent, la Vogue, le Symboliste, la Vie moderne, l’Illustration. Il était proche d’écrivains et de critiques comme Édouard Dujardin et Félix Fénéon.
Il jouait avec les mots et en créait fréquemment. Il dessinait. C’était un passionné de musique. Il refusait toute règle de forme pour l’écriture de ses vers. Sa poésie, mais aussi sa prose, se caractérisent ainsi par une coupe multiforme15. Empreints de spleen, d’un sentiment de malheur et d’une vaine recherche d’évasion, ses écrits témoignent d’une grande lucidité.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Laforgue
poèmes tirés du site : https://www.poetica.fr/
Penser qu’on vivra jamais dans cet astre,
Parfois me flanque un coup dans l’épigastre.
Ah ! tout pour toi, Lune, quand tu t’avances
Aux soirs d’août par les féeries du silence !
Et quand tu roules, démâtée, au large
A travers les brisants noirs des nuages !
Oh ! monter, perdu, m’étancher à même
Ta vasque de béatifiants baptêmes !
Astre atteint de cécité, fatal phare
Des vols migrateurs des plaintifs Icares !
Oeil stérile comme le suicide,
Nous sommes le congrès des las, préside ;
Crâne glacé, raille les calvities
De nos incurables bureaucraties ;
O pilule des léthargies finales,
Infuse-toi dans nos durs encéphales !
O Diane à la chlamyde très-dorique,
L’Amour cuve, prend ton carquois et pique
Ah ! d’un trait inoculant l’être aptère,
Les coeurs de bonne volonté sur terre !
Astre lavé par d’inouïs déluges,
Qu’un de tes chastes rayons fébrifuges,
Ce soir, pour inonder mes draps, dévie,
Que je m’y lave les mains de la vie !
Jules Laforgue
L’Homme et sa compagne sont serfs
De corps, tourbillonnants cloaques
Aux mailles de harpes de nerfs
Serves de tout et que détraque
Un fier répertoire d’attaques.
Voyez l’homme, voyez !
Si ça n’fait pas pitié !
Propre et correct en ses ressorts,
S’assaisonnant de modes vaines,
Il s’admire, ce brave corps,
Et s’endimanche pour sa peine,
Quand il a bien sué la semaine.
Et sa compagne ! allons,
Ma bell’, nous nous valons.
Faudrait le voir, touchant et nu
Dans un décor d’oiseaux, de roses ;
Ses tics réflexes d’ingénu,
Ses plis pris de mondaines poses ;
Bref, sur beau fond vert, sa chlorose.
Voyez l’Homme, voyez !
Si ça n’fait pas pitié !
Les Vertus et les Voluptés
Détraquant d’un rien sa machine,
Il ne vit que pour disputer
Ce domaine à rentes divines
Aux lois de mort qui le taquinent.
Et sa compagne ! allons,
Ma bell’, nous nous valons.
Il se soutient de mets pleins d’art,
Se drogue, se tond, se parfume,
Se truffe tant, qu’il meurt trop tard ;
Et la cuisine se résume
En mille infections posthumes.
Oh ! ce couple, voyez !
Non, ça fait trop pitié.
Mais ce microbe subversif
Ne compte pas pour la Substance,
Dont les déluges corrosifs
Renoient vite pour l’Innocence
Ces fols germes de conscience.
Nature est sans pitié
Pour son petit dernier.
Jules Laforgue, Les Complaintes
photo wikipedia
Quel souvenir, je l’ai découvert lors de mon épreuve du bac de français… Et j’ai adoré !!!
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Quant à Jack Dupree !… ça fait plaisir le l’entendre, je le croyais oublié de tous !
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Etonnant ce poète !
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Rien à voir mais génial (je l’ai piqué au vieux singe qui soliloque) mais c’est vraiment excellent :
Le vieux singe me fera-t-il un procès ? Je l’espère ! En attendant, allez le lire à l’occasion!
https://levieuxsingequisolil.wordpress.com. Mais attention aux pluies de noix de cocos…
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attention au retour de bâton !
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J’espère que ce sera plus doux qu’un retour de manivelle !
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