les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
C’était un jour de Noël où l’on demanda au père, qui somnolait sur sa chaise pendant que les reines et les rennes banquetaient , de révéler un secret. Il faisait beau, ce qui est rare dans le petit pays dès que l’on dessert la table le givre de l’ivresse perd son goût de raisin. Une légende raconte que quand cesse la ripaille, les célestes breuvages lors d’un joyeux festin, les nains rassemblés dans la cuisine pour découper la bûche font un rot tonitruant avant de la servir, petit peuple asservi, puis se racontent cette histoire.
C’était à Newcastle Upon the Tyne. Simonette marchait devant. Léo, qui était asthmatique, portait par élégance le sac à dos de sa compagne, et soufflait, projetant de petits nuages de vapeur, de ceux que seule en génére la tendresse. La rue était pentue et de larges plaques de béton, 80×80 environ, constituait le pavage des trottoirs de ce cette rue au doux nom de « Terrace ». Ils cheminaient vers une adresse où des jeunes de leur âge squattaient un appartement, dans cette cité minière que Margaret Thatcher avait détruite, malgré les travailleurs en grève qui avaient battu le pavé durant des mois, parmi les rangées de maisons accolées sous la morne pluie de ce début de mai où logeaient encore quelques ouvriers perclus sous le ciel charbonneux de cette Angleterre perdue.
Simonette courait devant lui, listant au passage les numéros de la rue que leurs amis avaient inscrit sur un bout de papier, dans un pub enfumé. Et soudain, elle s’était mise à sautiller sur les dalles, virevoltant comme une gamine joue à la marelle dans une école ou un autre monde.
Ce fut l’instant où Léo comprit que Simonette était la femme de sa vie.
25 12 2022
AK
Photo d’illustration : Bourisp, festival de photos de grands reporters (juillet-août près de Saint Lary, Pyrénées)
mon petit K, inutile de changer de pseudo à chacune de tes aventures féminines, que tu sois Léo ou Antoine, ou que sais je, toutes sont, comme avec Simonette, des sources d’inspiration poétique et de mots vrais; il te faut continuer cette collection d’égéries et de muses, dévoiler ton harem, le déburkiner, le laissant suffisamment vêtu en raison de quelques voyeurs patentés tentés
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