les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Éteindre la télévision après 23h de sommeil
Le jour où j’irai au bout de moi-même
Il n’y aura pas même un résultat probant
À peine sentirai-je le frôlement du vent
Visitant mon intérieur, morne tempête.
Mais il y aura le jour, celui précisement
Que l’on ignore, qui rend la vie banale,
Ce rendez-vous d’absence avec le vieil amant
Cette succession de saisons, cette peau cuivrée de balle
Pleine de spasmes, ses refus de sortir l’âme du corps.
Le jour où j’irai au bout de moi-même
Il y aura un pas et l’empreinte d’un autre
Qui me survivra, un escroc de première
Roulant mon œuvre dans la chimère
Comme éperdu, triste sort, sombre frère,
Mais il y aura l’aube d’un bruit qui cesse
Un dernier souffle qui gonfalonne l’esprit
Un rendez-vous avec Nulle part, maîtresse absurde,
Il y aura un baiser de Tosca sur un miroir brisé
Le jour où j’irai au bout de moi-même
Je n’en aurai plus trop que faire
D’aimer la vie, d’avoir aimé sans rien comprendre,
À peine sentirai-je l’érection de mes poils salingues
Sur la peau crasse de mes feus souvenirs
Mais il y aura la pluie, cette pluie torve
Qui ronge les sangs, cette pluie noire d’Ibuse
Toujours partout et quelque part encore
Le jour où j’irai au bout de moi-même
Même si je suis un autre je veux y aller seul
Pour tromper mon ennui, vivre l’ultime nuit
Où ce n’est plus l’œil qui contemple l’endormi
Mais le sommeil qui étreint la vision ;
Éteindre la télévision après 23h de sommeil.
10 09 1986
AK
Waouh, il y a du souffle là dedans ! Bravo illustre Karouge.
(et bonne soirée).
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Bonne nuit
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Maëstro ! (excuses)
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Ah, il ne faut pas t’excuser !
(Pavarotti n’est pas mon ténor préféré [sur scène], mais dans ses enregistrements, il passe toujours le GRAND FRISSON !)
Merci, illustre Karouge.
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c’est frustrant pour moi de n’avoir rien à redire, que mille gonfalons ornent ta tête !
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