les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Journée des motards en colère
Quelques dérapages sur le vécu dont je suis sorti sain et sauf : ma vie de motocycliste.
J’ai commencé à piloter (hormis les mobs des copains de mon frère, qui avait quatre ans de plus) vers l’âge de 17 ans, en partant, sans permis, sur un vieux scooter du père de mon aimée d’alors, avec son accord (celui du paternel). C’était une rude machine à conduire, mais notre couple a pris la route, du fin fond du Béarn jusqu’à l’abbaye de Cluny, en Bourgogne, ou se tenait un grand rassemblement de jeunes, un truc initié sans doute par des curés mais où se brassaient plein de nations et l’amitié internationale de croyants et de non croyants, dont nous étions. Pourquoi étions-nous allés là-bas, je l’ai oublié. Je me souviens surtout du Mistral dans la vallée du Rhône et de ses poussées abusives contre l’engin. En fait, j’apprenais l’avenir: tiens bon la route !
Celui-ci vînt à Paris, quand un ami coursier me prêta sa mobylette pour trouver du travail. Il venait d’acheter un scooter et exerçait le même métier, mieux rémunéré. J’ai trouvé du boulot, en roulant à six heures du mat’ rue du 4 septembre, où se trouvait le siège de France Soir, et ses petites annonces de travail : premiers arrivés, souvent premiers servis. De fait, j’ai connu Paris à mobylette. Et puis, fortune faite, avec la mère de mes enfants (disons Zabou), standardiste à l’époque, nous avons quitté Paris pour simplement vivre cet autre chose : découvrir en y étant le monde au présent. C’était encore possible. Cendrars nous convoqua et nous prîmes le Transsibérien. Tour du Monde pour lequel nos économies s’échappèrent de la durée envisagée. Nous partions, nous vivrions ici là et là-bas, mais sans ressources locales (logement, travail etc) le rêve s’étiola. Donc, nous nous retrouvâmes à Paname, quelques petits mois plus tard. À chercher de nouveau du travail. Comme nous étions français et blancs, on trouva un meublé pas cher. Il y avait encore deux ou trois amis qui vivaient à Paris, mais pour le boulot rien ne se présentait, malgré la mob prêtée par le copain (ou que j’avais achetée d’occase?). Puis un jour, sur la porte de notre logement, un mot : Cette entreprise cherche un coursier. Vas-y !
J’ai été embauché. Le temps a marché, il a pris le sien sur la part du mien, c’est vrai, mais il nous aimait bien, je crois. Pourtant, Zabou et moi pensions qu’il fallait aller plus vite que ce fait-néant, la course de nos vies était encore loin de s’essouffler et le monde jamais ne regarderait ce qu’il avait perdu en route. Le boulot me plaisait mais pas ce monde (la Haute Couture). Avec mon pécule, j’achetais une MZ125 . Aussi rapide qu’une charrette à bras, mais moins chère. Deux places tape-cul sur le siège, une caisse bricolée derrière et du travail (livraison de plans, de matériel chirurgical etc) par-ci par-là ; la démerde. Entre la Défense (en cours) et la banlieue (à cette époque le Pré st Gervais, Levallois Perret étaient vides de constructions autour du périph).
Bon, c’est bien joli tout ça, mais ta MZ125, tu l’as jetée dans un fossé, avec ta Zab, en faisant croire à un accident ? (les réseaux sociaux savent tout, sauf qu’ils ne comprennent rien)
Nous avons de nouveau quitté Paris. Notre Tape-cul avait envie d’aller en Islande. D’aller voir ailleurs, comme dans l’expression « si t’es pas content vas te…». C’était une bonne idée. Alors, nous y sommes allés.
La suite au prochain numéro !
23 04 2323
AK
La suite, la suite, la suite !
Bonne journée, illustre Karouge !
J’aimeJ’aime
« La suite au prochain numéro ! » Mais tu es un numéro à toi tout seul !
J’aimeAimé par 2 personnes
Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! (« le Prisonnier », série britannique) 😎
J’aimeAimé par 1 personne
J’aimeJ’aime
j’ai un numéro, je vais à l’abattoir (la vache, copine du prisonnier)
J’aimeJ’aime