Lavoirs et lignes d’eau (de vie)

Pour endiguer le flux de mes mots

Il faudrait tarir la source

Mais les larmes seront nues

Et nourricières en temps voulu

Quand les champs se dénudent

En des saisons de paroles sans actes

Il nous faudra baigner nos espoirs

Dans les bassines sèches des discours

Nos pleurs, le chant des lavandières,

Le ruisseau des commentaires

Sur l’ardoise épaisse des lavoirs

En silence alors tourneront les machines

Où se ruent tant de gens, nettoyage à sec

Argent des courses et passage aux caisses

Pour quelques euros de plus la lessive.

L’image est partie dans le ruisseau

L’enfance avec son bateau de papier

Pas un pécheur ne se souviendra

De ces mots, des écrevisses

Ni des sangsues dans la rivière

Qu’à bras nus les gamins saisissaient.

——-

Dessine sur ma main droite les lignes de ma vie

À l’aide d’un coutelas mène-les où tu voudras

Entre tes mains elles créeront mon repos

Maintiens bien l’outil car il tranche et dévie

Seul le sang garantit le parcours et les nuits

Quand mes doigts tremblaient devant elle

De ne pouvoir saisir l’aventure des lignes

Maintenant l’ennui a rejoint la rivière

Les nuits se sont taries, les courants d’air

Ont remplacé les pluies, la nudité l’engeance.

Dessine sur ma main droite le plus court des chemins

Je suis pressé, ma vie est déjà loin, elle m’aperçoit,

Elle ne dit rien mais ses gestes sont éloquents

Elle brandit deux mains adroites

Devant moi et je lui souris.

18 et 19 052023

AK

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