les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Aujourd’hui, il fait beau. Je sors tout mon fourniment d’artistou peintre: crayons, fusains, couteaux, pinceaux, tubes de gouache, huile, acrylique, une toile bien tendue et je dis à Chinette: « je vais faire ton portrait ».
L’idée ne la ravit pas, et je la comprends. Mais aujourd’hui, il fait beau et j’ai un argument en béton : « je vais faire ton portrait avec une technique mixte. Et pour ce faire, je ne peux m’adresser qu’à une femme, toi. Et puis avec un modèle vivant, c’est mieux ». Elle grommèle, réfléchit, fronce les sourcils, et soudain une lueur de joie inonde son visage (elle me fait penser à un tableau de Rubens):
« – D’accord. A condition que moi aussi, en même temps, avec mon propre matériel, je fasse le tien! »
Bien sûr, impossible pour moi de refuser, bien que je sache qu’au final mon portrait sera bien mieux réussi que le sien. Entendez par là que Chinette peint et dessine bien mieux que moi, au point de me portraiturer en chien, en chat, ou en crabe rubicond. Jamais cependant en jeune homme élégant ou en prince charmant, la garce!
Finalement, il ne fait pas si beau que ça, aujourd’hui, et on dirait même que le temps va rapidement tourner à l’orage…
« -Si on rentrait, en ne gardant que nos pinceaux et la mixité, Chinette? »
Elle grommèle, réfléchit, fronce les sourcils, et soudain lâche :
« -D’accord! Mais tu m’aides à faire le lit. J’ai de beaux draps blancs tout propres et fraîchement repassés. »
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