les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Quand le fond de ton teint dévoile ses amours mortes
L’homme qui vient puis se love entre tes seins n’est rien
Qu’amours vagabondes, logis fugace d’un ciel sans porte
Incapable de vivre, d’aimer ou encore de promener le chien
Dans le miroir sans tain tu peignes tes années folles
Tes souvenirs d’avant, tes copines et l’alcool, les écoles
Où tant de gars charmants ont embrassé tes lèvres,
Et caressé tes seins, tous enfants de la guerre , petits lièvres
Se croyant tout permis, y compris la chasse à courre
Et les belles donzelles qui fortunaient déjà leurs amours mortes
Dans l’enfer des familles et toi tu les aimais, te croyant forte
Alors que tu n’étais encore qu’un jouet que la vie plus tard
Démantela, te jetant dans mes bras de joyeux braconnier
Aux amours vagabondes, logis fugace de tes reins brancardiers.
Nos vies à l’abandon et l’usufruit des vignes et des vergers
Sur l’haleine bruissante des abeilles et de nos souffles gais
Dans le miroir sans tain de nos années passaient pleurs et rires
La sueur des jours et le plaisir des nuits, cette joie qui transpire
Dans l’abandon et l’oubli des souvenirs d’autres fois, sans apprêts,
Ton fond de teint sur mes rides, le frottement des rideaux gris
Le souffle court de la fenêtre ouverte, vagabond et voleur : notre vie
Comme tu seras belle sous les lumières froissées, les parfums
De chanvre et de couchers et mes odeurs de pied jamais lavés
Et nous vivrons l’enfer de ces familles qui embrassaient leur fils
Pour que la lumière vienne et jamais ne s’annonce, sœur cruelle
De nos renoncements, nos vies à l’abandon y remédieront.
AK
11 08 2019
magnifique texte. Merci pour ce partage.
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