dialogue de femmes (ou pas besoin de lavoir pour les avoir, les hommes)

Que les hommes sont tristes

Eux qui étaient fontaines

Ils pleurent dans leurs mains,

Celles qui portaient l’eau

Aux lèvres de l’Amour

« Ils ont bu trop de vin » dit Ancona à Bari

« Ils croient en nous comme la misère au pain. »

Elles rirent. Elles aimaient rire et se moquer

Des hommes. Deux vraies femmes.

Ancona : femelle hirsute, grassouillette, bandana

Cerclant son front et derrière un chignon mou, mais

Tout teinté de vert. « Tu verras, les garçons ! De vrais

Lampadaires, lampyres mâles maîtres des ombres ! »

Bari, plus maigre, plus noire aussi. Il ne pleuvait jamais

Chez elle au-dessus des genoux. Plus jeune,

Donc plus impertinente.

« Mais si un homme, dans le creux de ses mains,

Portait l’eau de la fontaine à tes lèvres,

Qu’est-ce que tu ferais ? »

« Je le regarderai »

« Tu pleurerais en le voyant ? »

« Peut-être si lui me regarde. »

Elles rirent de nouveau.

La nuit était tombée sur leurs joues roses

Et elles se repoudrèrent.

Deux belles gosses que Schiele peignit plus tard

(jusqu’en 1917).

recopié le 19 04 2021

(manuscrit retrouvé dans un sac de voyage…

qui sent encore bon les lavandières, quarante ans plus tard)

AK

2 commentaires sur “dialogue de femmes (ou pas besoin de lavoir pour les avoir, les hommes)

    • Je ne peux que te répondre désormais (par forfanterie italienne) :
       » Un grand avenir derrière moi » Vie, amours et prouesses d’un m’as-tu vu, racontées par lui-même. de Vittorio Gassman.
      Bonne soirée Maëstro !😎

      J’aime

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