les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
La nuit a planqué ses étoiles et la lune a explosé
Il aurait fallu aux poètes qu’ils taisent leurs excès
Mais de qui parlez-vous demanda un diable débonnaire
Vous avez transmuté l’eau des rivières en colliers de diamants
La richesse désormais vous affame et je n’y suis pour rien
Demandez à vos dieux de rendre tout ce qu’ils vous ont pris
Si vos dents sont si blanches c’est de mordre le néant
Les mots ne cessent de parler et personne ne les écoute
Les marchands de vent sont élégants,mais le sang coule
Dans leurs gants blancs, entre entregent et vie des gens
Pas un clampin ne retient leur bagout, seul l’haleine et le whisky
Attirent les clients, la part des anges et la bagarre
Sont les témoins d’un monde disloqué, la misère rampe
Abreuvée de discours disparates mais essentiels
Pour soumettre l’homme à l’ivresse des caniveaux
Engendrent les vomissures que nettoient les immigrés
À l’aube, quand l’eau roule et que les balais dansent
Mais qui es-tu, diable débonnaire, pour nous parler ainsi ?
Je ne suis pas grand chose, en vérité je suis personne,
Je compose mes rêves et leur musique m’accompagne
La nuit je pète et le jour le violoncelle devient femme
Quand je vous regarde, je ne vois personne,
Pas le moindre reflet d’humanité, pas la moindre empathie
Je suis absent de vos misérables instincts, mais je suis là.
13 09 23
AK
T’as une belle gueule, Pierre !

Commentaires récents