Un diable sélénite (mais con comme elle)… (rediff)

La nuit a planqué ses étoiles et la lune a explosé

Il aurait fallu aux poètes qu’ils taisent leurs excès

Mais de qui parlez-vous demanda un diable débonnaire

Vous avez transmuté l’eau des rivières en colliers de diamants

La richesse désormais vous affame et je n’y suis pour rien

Demandez à vos dieux de rendre tout ce qu’ils vous ont pris

Si vos dents sont si blanches c’est de mordre le néant

Les mots ne cessent de parler et personne ne les écoute

Les marchands de vent sont élégants,mais le sang coule

Dans leurs gants blancs, entre entregent et vie des gens

Pas un clampin ne retient leur bagout, seul l’haleine et le whisky

Attirent les clients, la part des anges et la bagarre

Sont les témoins d’un monde disloqué, la misère rampe

Abreuvée de discours disparates mais essentiels

Pour soumettre l’homme à l’ivresse des caniveaux

Engendrent les vomissures que nettoient les immigrés

À l’aube, quand l’eau roule et que les balais dansent

Mais qui es-tu, diable débonnaire, pour nous parler ainsi ?

Je ne suis pas grand chose, en vérité je suis personne,

Je compose mes rêves et leur musique m’accompagne

La nuit je pète et le jour le violoncelle devient femme

Quand je vous regarde, je ne vois personne,

Pas le moindre reflet d’humanité, pas la moindre empathie

Je suis absent de vos misérables instincts, mais je suis là.

13 09 23

AK

T’as une belle gueule, Pierre !

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