mort de cinq journalistes palestiniens à Gaza (article Libération + AFP)

L’arbre de la vie se trouve à l’intérieur du Nagy Zsinagoga (la synagogue de Budapest). C’est un mémorial très spécial pour tous ceux qui sont morts aux mains de l’effroyable régime nazi.  C’est un mémorial simple mais poignant qui envoie un message spécial.

Voilà où nous mènent les régimes totalitaires et les fous de guerre : à l’opposé !

par LIBERATION et AFP

publié aujourd’hui à 8h50

La liste des journalistes tués dans la bande de Gaza s’allonge une nouvelle fois. Al Jazeera a annoncé la mort de cinq de ses journalistes dimanche 10 août lors d’une frappe israélienne dans l’enclave palestinienne, dont un reporter bien connu de ses téléspectateurs. L’armée israélienne a reconnu avoir délibérément ciblé ce dernier, le qualifiant de «terroriste».

Au moment où le gouvernement israélien se montre déterminé à mettre en œuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien dévasté et affamé par vingt-deux mois de guerre, la chaîne basée au Qatar a fait état de «ce qui semble être une attaque ciblée israélienne» sur une tente utilisée par ses journalistes à Gaza-city, devant l’hôpital Al-Shifa.

Rencontre

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Elle a fait part du décès de ses correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que des cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa. Leurs noms s’ajoutent à la liste des près de 200 journalistes, selon Reporters sans frontières, tués dans la guerre lancée en représailles à la sanglante attaque du mouvement palestinien Hamas du 7 octobre 2023.

Accusations de «terrorisme»

Anas al-Sharif, 28 ans, était l’un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit à Gaza. L’armée israélienne a confirmé l’avoir ciblé, le qualifiant de «terroriste» qui «se faisait passer pour un journaliste». Il «était le chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes» israéliennes, a-t-elle assuré sur Telegram.

En juillet, le Comité pour la protection des journalistes avait accusé l’armée israélienne de mener «une campagne de diffamation» envers le journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas. «La tendance d’Israël consistant à qualifier les journalistes de militants sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse», a dénoncé Sara Qudah, directrice régionale de l’organisation basée à New York dans la nuit de dimanche à lundi. «Les journalistes sont des civils et ne doivent jamais être pris pour cible. Ceux qui sont responsables de ces meurtres doivent rendre des comptes», a-t-elle ajouté dans un communiqué.

«Ne pas oublier Gaza»

Israël avait déjà décidé en mai 2024 d’interdire la diffusion d’Al Jazeera dans le pays et d’y fermer ses bureaux, résultat d’un conflit de longue date entre le média et le gouvernement du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui s’est aggravé pendant la guerre en cours dans la bande de Gaza. L’armée israélienne a accusé à plusieurs reprises les journalistes de cette chaîne d’être des «agents terroristes» à Gaza affiliés au Hamas.

Plus généralement, la presse internationale n’est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien depuis le début du conflit. Seuls quelques médias triés sur le volet y sont entrés, embarqués avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire. La presse internationale travaille en s’appuyant sur des journalistes et correspondants locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.

Dans ses derniers messages postés sur X dimanche 10 août, Anas al-Sharif faisait état d’«intenses» bombardements israéliens sur le territoire palestinien et avait diffusé une courte vidéo montrant des frappes sur la ville de Gaza. Un texte posthume que le journaliste avait écrit en avril en cas de décès a été publié sur son compte ce lundi matin, où il appelle à «ne pas oublier Gaza».


This is what our beloved Anas requested to be published upon his martyrdom.À l’origine en anglais et traduit par google

Ceci est ma volonté et mon message final. Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à me faire taire. Que la paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde et les bénédictions d’Allah. Allah sait que j’ai déployé tous mes efforts et toutes mes forces pour soutenir et porter la voix de mon peuple, depuis que j’ai découvert la vie dans les ruelles et les rues du camp de réfugiés de Jabalia. J’espérais qu’Allah prolongerait ma vie afin que je puisse retourner avec ma famille et mes proches dans notre ville d’origine, Asqalan (Al-Majdal) occupée. Mais la volonté d’Allah est primordiale, et Son décret est définitif. J’ai vécu la douleur dans tous ses détails, goûté à la souffrance et à la perte à maintes reprises, et pourtant je n’ai jamais hésité à dire la vérité telle qu’elle est, sans déformation ni falsification, afin qu’Allah puisse témoigner contre ceux qui sont restés silencieux, ceux qui ont accepté notre massacre, ceux qui nous ont coupé le souffle et dont le cœur est resté insensible aux restes éparpillés de nos enfants et de nos femmes, ne faisant rien pour arrêter le massacre que notre peuple subit depuis plus d’un an et demi. Je te confie la Palestine, joyau du monde musulman, cœur de chaque être libre. Je te confie son peuple, ses enfants innocents et lésés qui n’ont jamais eu le temps de rêver ni de vivre en sécurité et en paix. Leurs corps purs ont été écrasés sous des milliers de tonnes de bombes et de missiles israéliens, déchiquetés et éparpillés le long des murs. Je vous exhorte à ne pas laisser les chaînes vous réduire au silence, ni les frontières vous freiner. Soyez des ponts vers la libération de la terre et de son peuple, jusqu’à ce que le soleil de la dignité et de la liberté se lève sur notre patrie volée. Je vous confie le soin de ma famille. Je vous confie ma fille bien-aimée Sham, la lumière de mes yeux, que je n’ai jamais eu la chance de voir grandir comme je l’avais rêvé. Je vous confie mon cher fils Salah, que j’ai souhaité soutenir et accompagner tout au long de sa vie jusqu’à ce qu’il soit suffisamment fort pour porter mon fardeau et poursuivre la mission. Je te confie ma mère bien-aimée, dont les prières bénies m’ont amené là où je suis, dont les supplications ont été ma force et dont la lumière a guidé mon chemin. Je prie Allah de lui accorder la force et de la récompenser pour moi. Je te confie également ma compagne de toujours, ma chère épouse, Umm Salah (Bayan), dont la guerre m’a séparé pendant de longs jours et de longs mois. Pourtant, elle est restée fidèle à notre lien, inébranlable comme le tronc d’un olivier qui ne plie pas, patiente, confiante en Allah, et assumant la responsabilité de mon absence avec toute sa force et sa foi. Je vous exhorte à les soutenir, à être leur soutien après Allah Tout-Puissant. Si je meurs, je mourrai fidèle à mes principes. J’atteste devant Allah que je suis satisfait de Son décret, certain de Le rencontrer et assuré que ce qui est auprès d’Allah est meilleur et éternel. Ô Allah, accepte-moi parmi les martyrs, pardonne mes péchés passés et futurs, et fais de mon sang une lumière qui illumine le chemin de la liberté pour mon peuple et ma famille. Pardonne-moi si j’ai failli, et prie pour moi avec miséricorde, car j’ai tenu ma promesse et ne l’ai jamais trahie. N’oubliez pas Gaza… Et ne m’oubliez pas dans vos prières sincères pour le pardon et l’acceptation. Anas Jamal Al-Sharif 06.04.2025 C’est ce que notre bien-aimé Anas a demandé de publier après son martyre.

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