Frissons

Frissons

Le mineur a mis le feu aux poudres

Simple coup de foudre

Il passe dehors tant de gens pressés

Mon amour même en fermant les yeux

On les voit passer, le citron pressé

Dehors il passe tant de gens

Si peu d’amour et tant de mélancolies

Qu’il pleut.

Il pleut.

Il pleut dans la mansarde

Simple coup de foudre

Il passe tant de gens dehors

J’ai envie de mordre ton corps

Si ratichon et lécher tes nichons

Si gratouillons

Il pleut dans la mansarde

Et la fenêtre n’est pas étanche

Dis, si nous y pressions un citron ?

Mon amour même en baissant les stores

On voit défiler l’Histoire

Il passe dehors tant de désillusions

À tort ou à raison

Simple coup de foudre

Même en baissant les persiennes

J’entends battre ton cœur

Il pleut

Il pleut des vies entières

Et si peu de vrais camemberts

Ainsi passent les gens

Si dehors qu’au fond leur teint blafard

Ressemble à leurs coucheries

Si peu d’amour et tant de mélancolies

Qu’il pleut. Il pleut sur la côte de bœuf,

Sur le gratin dauphinois, sur nos doigts

J’ai faim,

Mon amour j’ai faim de tes amours

Je vais mettre le feu aux poudres,

Simple coup de foudre

Sur tes joues rubicondes.

Ensuite l’aube viendra

Et je pourrai enfin mêler mes larmes

À la pluie.

7 10 1988 (Biz)

légèrement modifié le 04 10 2023

AK

(sur le cahier renvoyé par P.L. à mon adresse actuelle. Plus de 35 ans plus tard. Qu’il en soit sincèrement remercié)

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