Interview et petit poème en prose de Guinguelone à Tizi Ouzou (extrait)

Interview d’un écrivain (aujourd’hui Wilfrid Guinguelone) :

-ça fait longtemps que vous écrivez ?

-depuis ma plus tendre enfance.

-c’est-à-dire ?

-dès mon premier biberon.

-étonnant !

-certes, mais très vite, car mes parents semblaient rétifs à mes écrits, ou du moins ne savaient pas tout à fait les décrypter, je n’ai conservé que les virgules. J’en ai encore quelques réminiscences, bien que cela soit très ancien.

-qu’est-il advenu par la suite ?

-eh bien, adolescent, quelques jeunes filles ont changé ma vision de la littérature. J’ai pratiqué les ombres blanches, ce qui fut enrichissant pour mon style d’écriture, dont mon œuvre actuelle en porte encore la trace. Sinon, je ne serais pas là pour en discuter avec vous.

-effectivement, et je vous en remercie.

-c’est moi.

27 10 2018

AK

En partance

J’ouvrais toujours des portes qui me claquaient au nez

A coups de poings j’ai gagné ma place sur les quais.

Tu ne sais pas ce que c’est de marcher

Quand démarrent les trains et fument les bateaux ;

Tu ne sens que le parfum des femmes et la sueur des hommes,

Tu reconnais les pauvres, l’artifice des riches

Mais moi j’ouvrais toujours des portes insensées

Aux enfants aux vieillards aux veuves , à coups de poing fermés,

Je m ‘en souviens encore, quand mes yeux balayaient

L’aveuglement des foules, l’horizon des vitesses,

L’étranglement sordide d’un pêne dans la serrure

Dont j’avais en main la clef mais ne s’ouvrait jamais,

C’est en tendant ma main que s’est la porte ouverte,

Sans rien demander, le train a démarré, le bateau

Quitté le quai, m’emmenant dans ses vagues insensées

Dans le parfum des femmes et la sueur des hommes.

27 10 2018 AK

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