les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Je m’étais promis de lécher les fesses du feu pour rallumer la flamme de la femme endormie, cette infâme qui me tournait le dos alors que mon âme damnée me tourmentait de désirs inassouvis comme un vit plongé dans le vide d’un trou de souris ne fait qu’un tour de vice quand bien même la vie lui sourit. Las, je me brûlais les lèvres sur son corps de braise et les premiers émois se réduisirent en cendre lorsqu’au lieu de baiser pour rallumer le poêle par ma jambe de bois je tirai, maladroit, ses poils crépus d’aisselle qui la firent hurler de douleur dans ce lit à baldaquin qui se voulait coquin. J’eus droit alors à ce triste refrain que poussent les belles endolories quand elles s’éveillent : « fiche moi la paix ou je t’asphyxie avec mon arrière train ! ». Calciné par la violence du propos de ma Dulcinée, je me levai et m’habillant à la hâte je fuis en courant jusqu’à la caserne des pompiers où une jeune recrue compris de suite mon appel, « vite, il y a le feu ! » et soulagea l’incendie qui embrasait mon corps entier désormais sauf. Quant à ma Dulcinée, elle repris son rêve, bien calfeutrée entre deux ronflements d’un éléphant rose en peluche grivois.
08 03 2024
AK
Commentaires récents