les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
François Coppée
Lorsqu’un homme n’a pas d’amour,
Rien du printemps ne l’intéresse ;
Il voit même sans allégresse,
Hirondelles, votre retour ;
Et, devant vos troupes légères
Qui traversent le ciel du soir,
Il songe que d’aucun espoir
Vous n’êtes pour lui messagères.
Chez moi ce spleen a trop duré,
Et quand je voyais dans les nues
Les hirondelles revenues,
Chaque printemps, j’ai bien pleuré.
Mais depuis que toute ma vie
A subi ton charme subtil,
Mignonne, aux promesses d’Avril
Je m’abandonne et me confie.
Depuis qu’un regard bien-aimé
A fait refleurir tout mon être,
Je vous attends à ma fenêtre,
Chères voyageuses de Mai.
Venez, venez vite, hirondelles,
Repeupler l’azur calme et doux,
Car mon désir qui va vers vous
S’accuse de n’avoir pas d’ailes.
François Coppée, Les mois

François Coppée
Triste exilé, qu’il te souvienne
Combien l’avenir était beau,
Quand sa main tremblait dans la tienne
Comme un oiseau,
Et combien ton âme était pleine
D’une bonne et douce chaleur,
Quand tu respirais son haleine
Comme une fleur !
Mais elle est loin, la chère idole,
Et tout s’assombrit de nouveau ;
Tu sais qu’un souvenir s’envole
Comme un oiseau ;
Déjà l’aile du doute plane
Sur ton âme où naît la douleur ;
Et tu sais qu’un amour se fane
Comme une fleur.
François Coppée, L’Exilée (1877)
tiré du site : https://www.poetica.fr/poeme

Biographie : (https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Copp%C3%A9e)
François Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris et mort le 23 mai 1908 dans la même ville, est un poète, dramaturge et romancier français.
Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète de la tristesse à la vue des oiseaux qui meurent en hiver (La Mort des oiseaux), du souvenir d’une première rencontre amoureuse (« Septembre, au ciel léger »), de la nostalgie d’une autre existence (« Je suis un pâle enfant du vieux Paris ») ou de la beauté du crépuscule (« Le crépuscule est triste et doux »), il rencontra un grand succès populaire.

Les petits volatiles l’inspiraient bien…
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Aux hirondelles (les gendarmes à vélo) ont succédé les poulets (les mêmes mais en voitures banalisées)! Bonne soirée !
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