les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Un matin de juillet ma mère m’a mis au monde. Je ne savais pas ce qu’il m’arrivait, tant cela me sortait de neuf mois de chaleur humaine, nourri logé et le tout gratis. Aujourd’hui, à la différence de ma naissance, la question que je me pose avec plus de certitude est : « que va-t-il m’arriver ? » , comme les millions de spermatozoïdes morts pour qu’un seul survive, en l’occurrence moi, plus vieux désormais que les multiples démocraties que deux siècles ont connu. Le temps est immobile et l’homme une girouette vêtue d’une redingote d’argent (dans les églises elles sont d’or).
Aujourd’hui j’ai donc décidé de regagner le monde des humains, de transformer l’or en plomb (pas comme ces cons de Nicolas Flamel et Paracelse qui faisaient le contraire). La pierre philosophale, je la laisse à Elon Musk, et je chéris le petit Poucet et le bousier qui tracent la route des cent solutions pour les peuples qui, hormis les divinités les plus baroques, tracent leurs vies sur les chemins ardus de l’émancipation, eux qui ont connu le combat primitif des femmes primipares et des mariages forcés, entre autres vicissitudes.
Le plus ardu restant de définir cent solutions pour les technocrates, les intelligents artificiels et les ego- algorythmés. De quoi faire rire les chimpanzés dans les jungles dévastées, en fait tous les animaux qui n’ont pas besoin d’avoir le droit de vote, sauf si le bulletin leur apporte les nutriments nécessaires à leur survie (papiers recyclés uniquement SVP).
Comme le monde ne change pas, je constate que dans les lieux les plus reculés, mais pas forcément hostiles à la civilisation occidentale (Ti-shirts, casquettes etc), les populations ont des dents blanches (les vieux gardent précieusement leurs chicots, ou ont connu Nicolas Flamel -1340-1418- qui leur proposait une couronne dentaire au rabais, plutôt que d’édenter un escargot qui en possède 10 000, mais à l’époque le microscope n’avait pas été inventé (On dit souvent que l’opticien hollandais Hans Janssen et son fils Zacharias Janssen fabriquèrent le premier microscope en 1595.
Ah, c’est vrai, je suis vieux et en oublie le fil de mon récit, je parlais de ma naissance, pas encore de ma déchéance, je devais même, si ma mémoire me revient, rédiger un programme de cent solutions d’après l’apocalypse et le bordel ambiant, parlementer avec Jeanne, Paul et Jean pour savoir si le bal des pompiers aurait lieu avant que la Nation ne s’embrase. Paul m’a dit : « pour la saint Jean, c’est passé, pour la rentrée, on verra quel temps il fait. » Un bon gars, ce Paul, un breton sans doute, toujours optimiste, comme Antoine.
Néanmoins, il faut vivre le jour présent, surtout quand on s’est émancipé des foules revanchardes, ces grenouilles de bénitiers qui réclament un roi qui soit bien rasé, propre sur lui, que sa matrone éduque dans la manipulation des masses, longue tradition familiale, face aux gueux qui s’amassent devant les selfies, et de l’autre côté les sales gueules staliniennes, râleurs impénitents, les Nicolas Flamel, les Paracelse, voire les Bernard Palissy prêts à brûler livres et meubles pour au final ne rien changer à leur confort personnel, mais anéantir la vocation des peuples à se gérer eux-mêmes, sans dieux à vénérer,(ils sont tous morts) quand les êtres vivants n’ont que leur chair pour vivre et non plus de chaire pour prier.
Dissolution, cent solutions : une pour chacun, des millions partout, à mettre en place. On a le temps, car il est immobile, seul le vent secoue les plumes des albatros (entre autres ricaneurs des bords de mer).
13 07 2024
AK

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