Il faudra bien qu’un jour

Il faudra bien qu’un jour, à l’ombre d’un miroir

Mon regard se pose , acerbe et gai, sous l’œil noir

De ce que fut ma vie, et celle de tant d’autres.

Le monde est ainsi fait que tous deviennent apôtres

Inutiles misères qui nourrissent les cieux d’épeautres,

Vieillards somptueux qui se renomment dieux

Le crâne orné de couronne, d’auréole boréale,

Dans la nuit noire les étoiles scintillent

Émerveillant les peuples désormais sans faucilles

Quand les déraisons, dans d’âpres religions, brillent ;

La vérité se vend au marché noir des nations.

L’innocent comme l’assassin, le poisson comme l’oiseau,

Et les illusions de tant d’autres sur le miroir de l’eau

Reflètent l’abdication des hommes à franchir l’horizon.

Il faudra bien qu’un jour, à l’ombre d’un tilleul

L’homme que je fus décide enfin de marcher seul,

Laissant femmes et enfants parcourir les souvenirs

Dans le bris du miroir et le fond des tiroirs.

À eux alors de diaprer les étoiles, y lire l’avenir,

Pour qu’enfin en toute simplicité s’achève mon histoire.

18 07 24

AK

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