les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Ce soir j’irai m’assoupir comme une ombre
Sur l’écorce rude d’un arbre, le palperai
Tel un aveugle sur les chemins de Compostelle
N’écoutant que les bruits de mon ventre et le vent
De Galice en automne, le chant des loups,
Le bêlement des moutons dans les prairies
Ce soir je partagerai les rires des bergers
Ceux qui ne dorment jamais, éternels éleveurs
D’âmes qui n’ont pour dieu que le climat,
Et quelque part une bergère sur une couche
Rudimentaire hurlera à l’amour, louve exemplaire
D’un monde où l’homme et les brebis paissent
Dorment sous le même toit, ronflent et pètent
Quand l’orage en furie se tait sous leurs soufflets
Que l’éclair qui jaillit embrase la nuit glaciale
J’irai dormir dans le creux des étoiles mortes
Brillantes comme des plaies ouvertes sur l’abandon
Sur ce drame que l’homme inflige à son prochain
Par vanité par puissance illusoire, par l’histoire
Qu’apprennent dans les écoles les gamins sans enfance
Et sur l’écorce rude d’un arbre aveugle et centenaire
Je graverai ton cœur, ô bergère de Compostelle.
15 12 2024
AK
Bonne année au petit K qui écrit à la manière de Rimbaud si je ne m’abuse… 🙂
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