les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Dans le feu de l’Enfer j’ai jeté tous ces jours inutiles
Tous ces espoirs dont on dit qu’ils font vivre
Tout cela grésillait, se réduisait en des braises futiles
La certitude et les horizons perdus parmi les livres
Qu’au feu, pour l’embraser, je jetais par centaines
Pour ne pas condamner les yeux qui les ont lus
Dans le silence immobile flambaient les crimes sans mobiles
Que le regard parcourt tout au long de sa vie morne, fragile
Éphémère mystère de l’écrit de l’instant qui jubile, suspendu,
Mal peigné, rempli de talus et d’incertitudes, de mots
Qui s’entrelacent sans même y perdre le compromis des ruts
À cet instant dans la chambre glaciale a pénétré la brune Alma
Je ne sais plus si elle s’était vêtue de désir ou de rêve
Il y avait le brouillard, la guerre, le ciel bleu, et la trêve
Les bals de la jeunesse et ces récits héroïques des balles
Qui ne traversent plus que le destin des condamnés
La certitude d’en finir quelque part hors d’ un lit, contre un mur,
Qui jamais ne dira qu’Alma était brune et au lever du soleil
Quand le réveil sonna seul un mégot de cigarette blonde
Me rappela que le bonheur de vivre n’était plus de ce monde
Ne restait que l’heure sombre des âmes que l’on blanchit à l’aube
Dans le feu de l’Enfer brûleraient mes souvenirs incertains
Le voyage serait simple, rude, et le pays en moi partirait en fumée
Un mégot de tabac brun ou blond au bec comme Alma me les allumait
La certitude grésillait avant l’effacement. Je devais me lever, absent,
Taire face aux bourreaux mes acquis sensoriels, ces chants de la Terre
Qui me verraient tomber, ensanglanté et ruisselant de mort austère
Posture d’un être mal peigné, rempli de talus et d’incertitudes
De ces jours inutiles que la paix jardinait d’une saison à l’autre
Comme à l’automne de la vie tombent les feuilles : mortes.
02 03 2023
AK
Alma valait sans doute le dernier verre de rhum du condamné; si le sommeil peut être une petite mort, le réveil à l’aube est, ici, ton crépuscule
le monsieur sur la photo semble avoir renversé son pot de chambre, et il regarde ailleurs !
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C’est une célébrité locale ! Bien sûr, un militaire (du temps de Napoléon III). Un certain Barbanègre, avec un nom pareil, je comprends qu’il te fasse fuir ! 🧦🧸
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j’ai plus peur des sabres et des goupillons que des noms
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Voilà qui me rassure !😁
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