Circonstances analgésiantes.

J’ai regardé par la fenêtre : il n’y avait qu’une pluie fine.

J’ai pris le revolver, l’ai palpé

Sans avoir l’idée de tirer les rideaux.

Mon index a longé le canon.

Je dois admettre que j’ai joué,

Longuement.

À la fenêtre, un rideau gris constellé de pluie fine.

J’ai mis un disque sur la platine

Un tango extrême, un pur un vrai

Ai caressé les cheveux d’un souvenir

Si lisse que de ma peau

S’est échappée la balle.

Longuement

J’ai palpé le noir

À chercher la douille

Ne trouvant que la peau

Épaisse de la blonde platine.

À la fenêtre la pluie zébrait les vitres.

Mes yeux étaient déjà morts.

Une main tenait un revolver

L’autre s’abrutissait de désespoir.

Puis

J’ai trouvé la balle.

Et l’échancrure de ses seins.

Je dois admettre que j’ai joué.

Longuement.

À la pointe des seins

La mort se raidissait

Au bout de mes doigts

Mon sexe grossissait.

De l’autre côté, la fenêtre, la pluie fine.

Laura dormait, simplement.

Mon index a longé le canon

J’ai caressé le noir de son sommeil

Avec la lassitude des jours qui coulent

Puis

Le coup est parti.

Circonstances analgésiantes.

06 09 1986

AK

7 commentaires sur “Circonstances analgésiantes.

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