Écrire, si ce n’est un métier, demeure une passion. Ainsi, chacun à sa guise, s’installe dans un climat propice à développer son récit, sa poésie, son recours en justice ou, car le temps change, son roman d’amour rédigé en trois mots sur la nappe en papier d’un restaurant bon marché parisien. C’était encore le cas, au siècle dernier, chez « Chartier », quand le mot doux collaborait avec la note écrite sur le même bout de papier du serveur attentionné, qui évitait les taches de gras quand la femme ou l’homme évitait la tache d’encre pour faire sa déclaration. Quant à la facture, on ne sait qui la payait. Pour cela, il fallait attendre quelques années de vie commune.
Le temps, n’ayant pour limite existentielle que celui de la vie des hommes et, dit-on dans les paroisses, celui du Grand Barbu, quand l’ennui frappe au carreau de la porte d’entrée mentale, au moment précis où les oiseaux cessent de pépier dans leur nid douillet et que les pipistrelles virevoltent dans l’air comme des drones silencieux mais affamés de moustiques (parfois ils avalent par inadvertance des trombones lancés par des secrétaires de direction en burn-out et jazzent dans la pénombre stellaire). C’est dans ce laps de temps que l’écriture a rendez-vous avec la fugacité des pensées.
On peut pratiquer l’écriture de diverses manières, sans parler ici des tatouages, qui ont perdu leurs sens premiers pour devenir une mode qui n’a rien à voir avec les marins au long cours, les peuples ultra-marins (Maoris, Kanaks), ou d’Asie et d’Afrique. Il y a trois façons d’écrire : dans le silence, en écoutant de la musique, ou en lançant la machine à laver, ce qui est le cas de certains. Ces derniers s’approprient la règle de ne jamais être lus, car leur lave-linge se termine dans quarante cinq minutes par un essorage de toutes leurs pensées. C’est extrêmement préjudiciable, quand il a été prouvé par des laboratoires indépendants de toute dépendance scientifique avérée que le lavage de linge n’est en rien susceptible d’endommager le cerveau humain, puisqu’il n’en a plus.
L’écriture sous l’adrénaline de la musique, se révèle plus versatile. Elle capte l’oreille et s’immisce dans la logique du récit basique que l’homme tente de suivre. L’idée première peu à peu évolue dans un paradoxe poétique, selon la musique qui l’accompagne, et ce que l’on pensait raconter disparaît dans les notes, surtout celles que l’on avait écrites avant de commencer à écrire.
Enfin, la possibilité d’écrire dans le silence. Fini la machine à écrire qui claquait ses touches sur le papier enrubanné, les branches archaïques qui vrombissaient dans le deux pièces au sixième étage sans ascenseur, fini le rêve d’être publié aux éditions de Minuit, clap clap clap de fin dès le départ ! Et la machine à marguerites, boules rondes interchangeables, le progrès de la frappe, des caractères imprimés très joli-beaucoup. Désormais le clavier tout aussi silencieux n’œuvre que pour les doigts qu’un individu lambda expose à son égocentrisme. L’écriture devient l’absence totale du manuscrit, comme jadis l’analphabétisme était le fruit de l’infantilisation des masses. La vélocité qu’ont les gens, plutôt jeunes, à taper leurs messages sur des Iphones, au détriment de leurs petites papattes à écrire une phrase manuellement sans faute d’orthographe renseigne quelque part cette perte de notion essentielle : la correspondance épistolaire manuscrite, qui seule est gardienne de mémoire vive.
10 04 2025
AK
Bon. Comme tout est permis, les lecteurs de ce site seront taxés en cliquant dessus pour ouvrir la page d’accueil. Et ce, dès demain, voire aujourd’hui, ou peut-être plus tard, selon la météo, vu qu’il fait beau, cet après-midi de printemps, quand les idées fleurissent dans les pots de chambre du bureau ovale (places réservées) installés sous chaque siège comme jadis ils trônaient quand le roi faisait son popo sous l’œil émerveillé des courtisans et des valétudinaires qui le conseillaient alors sur son état de santé.
De fait, j’ai délégué à Petit Lion, ma minette, de répartir les taxes et leur montant selon des critères spécifiques : la géolocalisation, les frais induits (le temps passé à répondre aux commentaires), la fréquence des « likes », les relances d’abonnement de wordpress, le prix des croquettes et la manière la plus subtile de différencier chaque touche du clavier en lui signifiant une origine ethnique, géographique ou un tantinet complotiste (le W par exemple). L’ultime forme manuscrite, en sorte, étant la signature d’un chèque ou d’un blanc seing à mon nom. Dans quel but me direz-vous ? C’est assez simple : remplir mon calbut quand les bourses des autres dévissent, ce qui est la pire philosophie du tiroir-caisse international.
J’envisage bien entendu que peu de lecteurs soutiendront ma démarche. Pourquoi la soutiendraient-ils ? Il existe de multiples blogs (rédigés en bon français ou très bien traduits) intéressants et instructifs sur lesquels dépenser un minimum de temps (ou plus) sans ouvrir son porte-monnaie, tant que le prix du pain reste accessible, non voyants inclus (mais TVA comprise).
Dans quelques années, on pourra dire que je suis le paon qui, d’un coup de bec, ouvrit la boîte de Pandore ! Comme tout est permis, néanmoins, à la fin du festin illusoire, il ne restera rien. Rien ? Si ! La faim, les soins, les aides essentielles, dans le monde et l’USaid gloutonnée par des affameurs sans autre appétit que de voyager dans l’espace. Mais il est où, l’espace ? Peut-être dans le vide sidéral de la cervelle d’un fasciste à casquette rouge.
09 04 2025
AK
Célébrée ce samedi 29 mars 2025, la journée internationale des nuages vise à protéger les nuages et proposer leur entrée dans le patrimoine mondial de l’Unesco. Initiée par Mathieu Simonet, écrivain, cette journée est aussi une invitation poético-scientifique à contempler les nuages. L’occasion de se poser… quelques questions.
Source : https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/journee-internationale-des-nuages
— Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
— Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
— Tes amis ?
— Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
— Ta patrie ?
— J’ignore sous quelle latitude elle est située.
— La beauté ?
— Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
— L’or ?
— Je le hais comme vous haïssez Dieu.
— Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
— J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !
Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1869
(en concert sur ARTE en avril)
Ce qui fonde les peuples dans leurs humanités différentes et pourtant identiques est en train de fondre. Pépère, don’t be sad ! Encore deux mois et tu seras « un vieux » (dixit Antoine de Caunes, qui en a 71, à la radio).
(peu de temps à vrai dire pour « écrire » pour moi : correspondant de presse dans un petit bled et ses environs est très chronophage !). OK, je ne compte pas la sieste quotidienne, quand je m’endors dans les feuilles des journaux locaux…
La nuit est arrivée. Ce n’est que quand les premières gouttes de pluie sont tombées que je me suis aperçu que j’étais nu. Et aveugle. Les pétales de rose qui coloraient les joues de Clara avaient disparu de mon champ de vision juste avant mon éveil. Et à présent je demeure seul face à l’obscurité et à la solitude. La nuit est tombée et Clara est partie, dans un sinistre bruit de murs transpercés, de vitres éclatées, dans un futur soudainement anéanti. C’est ce que, bien plus au loin, on nommerait rumeurs, mais ici, c’est la guerre, immédiate, froide, brutale, dévastatrice. L’aveuglement général de la propagande qui génère les pluies ardentes de missiles et le rire singulier des minables et sanguinaires bourreaux, fumant et discutant dans l’ovale des bureaux, sur des tables à rallonges proportionnées à leur ambition, leur géographie idéologique, sans frontière ni empathie humaine, mais seuls au monde comme moi devant l’absence de Clara, comme des peuples entiers qui servent le festin dans les assiettes des truands guignolesques qui les dévorent (assiettes faites de chairs humaines, sans religion particulière).
La nuit est arrivée. Dans la noirceur pourtant je palpe dans mes paumes de main sans la trouver ma ligne de vie. Je ne sens que les cals, les ampoules et l’usure de mes pognes qui œuvraient pour bâtir un monde égalitaire, libre et fraternel. Un mur était tombé, des centaines se sont érigés, cloisons factices de résurgences macabres et vengeresses d’un passé doctrinaire dans lequel l’humain n’a qu’une place : la couleur blanche de l’iniquité. Triste jeu d’échecs où la partie place déjà le noir en perdant, dès le départ, sans même envisager que le roi blanc, au minimum, soit pat.(Au jeu d’échecs, le pat est une position dans laquelle le camp ayant le trait et n’étant pas sous le coup d’un échec, ne peut plus jouer de coup légal. La partie est alors déclarée nulle ).
Hier soir encore, nous étions seuls dans la mansarde de la vieille maison (reconnaissable si vous passez en train, car c’est la seule qui reste) de ses parents, et nous chahutions en amoureux. Clara me disait qu’elle ne savait pas si nous suivrions le même chemin quand la paix reviendrait, peut-être aurions-nous chacun un destin différent, et de mes baisers je ravivais sur ses joues cette couleur rose qui ravivait ses joues inquiètes. Vers quatre heures du matin je me suis levé pour aller aux toilettes. Elle s’était assoupie dans le lit, calme, en paix. La bombe a claqué comme un grand rire dans le bureau somptueux d’un quelconque dictateur.
Alors la nuit est arrivée. Ce n’est que quand les premières gouttes de sang ont coulé que je me suis aperçu que j’étais nu.
Dans la noirceur pourtant je palpe dans mes paumes de main sans la trouver ma ligne de vie.
15 03 25
AK
« Un jour ou l’autre il faudra qu’il y ait la guerre
On le sait bien
On n’aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire
On dit c’est le destin
Tant pis pour le Sud
C’était pourtant bien
On aurait pu vivre
Plus d’un million d’années
Et toujours en été. »

Si vous avez l’occasion d’aller à Paris… Je scannerai plus tard quelques œuvres de cette artiste peintre du début du XXe siècle. En attendant, vive les femmes !

Plutôt que de nourrir la nocivité des marchands de fausses nouvelles, des rires sarcastiques de l’Est et les injonctions impérialistes de l’Ouest, mieux vaut pour le moment nous dire que nous sommes (encore) en paix et pouvons vivre sans les entraves d’une actualité de plus en plus terrifiante.
Entravons les ruisseaux comme le font les castors, ou bâtissons des nids comme le font les corbeaux très récemment apparus dans un arbre de mon voisin (il reste quelques passereaux -mésanges, rouges-gorges, merles) mais les pies sont parties plus loin. Dans les campagnes, l’arrivée des corbeaux n’est pas bon signe (il ne reste qu’un curé dans le petit bourg où je vis, à une vingtaine de kilomètres de ND de Bétharram).
Bref, soyons zen avant de devenir zinzins, mais pas comme ces fous qui font, pour un temps -la durée est une autre affaire- reculer le monde au seul profit de leur pouvoir décervelé et radicalement stupide (comme dirait oncle Picsou : « du fric pour moi, mes amis et quelques famines pour les autres, une bonne guerre voilà ce qui est bon pour les miséreux minables de tous bords, asservissement général promulgué ! »
On s’en doutait, il est nocif pour la psyché humaine d’être constamment bombardée d’informations effrayantes. « Si vous lisez la même nouvelle dix fois dans une journée, votre cerveau l’analyse comme dix nouvelles différentes, ce qui crée un effet cumulatif de stress », explique Myra Gravel-Crevier, copropriétaire de la Clinique d’anxiété de Laval.
Psychiatre au CISSS de Laval, Claire Gamache suggère d’« envisager une diète d’actualités » durant des périodes plus anxiogènes. Plutôt que de suivre les nouvelles toute la journée, la psychiatre propose de les consulter une ou deux fois par jour, à des moments prédéterminés, et de choisir des sources d’information crédibles qui évitent le sensationnalisme.
Prendre une pause d’actualités pendant quelques jours peut aussi faire du bien, mais pas question d’arrêter de s’informer entièrement non plus, souligne Myra Gravel-Crevier. « L’évitement est nuisible, parce qu’il mène à entretenir des scénarios de catastrophe irrationnels, sans avoir une idée véridique de ce qui se passe. Le secret est dans l’équilibre », explique-t-elle.
Les mauvaises nouvelles peuvent nous faire broyer du noir, surtout lorsqu’elles s’accumulent. Mais il faut résister au pessimisme, selon Geneviève Beaulieu-Pelletier, professeure associée de psychologie à l’UQAM. « Plus on a une vision négative de la vie, plus on cesse d’être mobilisé, et plus on finit par contribuer à la négativité qui nous affecte », affirme-t-elle.
(suite de l’article de « La Pesse » dans le lien ci-dessus)

Les Nuits de la chouette, initiées par la Ligue de protection des oiseaux (LPO), offrent tout au long du mois de mars des animations à travers la France autour de ces mystérieux rapaces nocturnes.
Un premier recensement inédit, mené par la LPO sur l’état des populations de rapaces nocturnes en France, a permis d’estimer les effectifs de cinq espèces de chouettes et quatre de hiboux. La chouette hulotte est la plus présente, avec en moyenne 260 000 couples nicheurs. « Même si l’on peut considérer que l’état des populations est relativement satisfaisant, ces espèces font face à la dégradation des écosystèmes agricoles, à la banalisation des paysages, à l’emploi de produits phytosanitaires, à la pollution lumineuse qui handicape leur activité de chasse, ainsi qu’à la mortalité routière et au changement climatique pour certaines d’entre elles», s’inquiète Laurent Couzi, responsable du service connaissance de la LPO. « De façon générale, la raréfaction de leurs habitats de reproductions, comme les vieux bâtiments, touche toutes les espèces.» Pour restaurer les sites de nidification de l’effraie des clochers et de la chevêche d’Athena, la LPO initie cette année le projet « Une chouette, un village ». « Sur trois ans, 3000 nichoirs seront installés par des associations locales au niveau national, dont 180en région Paca», précise François-Xavier Couzi, responsable de la protection des espèces.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site lpo.fr
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