les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Tout est écrit et tes cris de grillon
Tes certitudes de terre plate,
Tout cela est tellement résonnable
Que des hordes de barbares écoutent
Le chant des larmes de la ronde Planète
Tant rien n’est net, tout superflu,
Infinités de flux ne reniant rien,
Pas le moindre refus, tout est écrit
Le peuple esclave a désarmé ses bras
Au profit des tueurs agitant leurs trophées
Sur les chants de gloire les champs sanglants
Des consciences meurtries, lynchées, brûlées
Comme un vent frais éteint la lumière
Les traces sur les dunes d’un lointain Sahara,
Images iconoclastes d’une Terre dévastée
Plate comme un plateau, Holopherne sanglant
Sanctifié sur l’autel des sens et des bordels,
Tel un vin de Bordeaux quand l’eau ne coule plus
Dans les tuyaux du peuple sacrifié, quand Judith
Par l’acte téméraire tranche enfin la gorge du tyran,
A l’aune des sens et du gasoil ne rient plus les rois du pétrole,
Ah que la Terre est plate sur ces îles artificielles
Le sable en oublie la couleur du ciel, le dromadaire
Parade et l’ouvrier maudit tombe de huit cents maîtres
Dans l’irréelle beauté d’architectes félons : tout est écrit,
Et toi, gamin heureux, coursant jadis les grillons dans les trous
De la pelouse d’un terrain de rugby, un brin d’herbe en main,
Image iconoclaste d’un monde disparu, d’une Terre ravagée,
Dans ce grand champ d’herbe synthétique où joueront
Les gladiateurs d’aujourd’hui tu es comme les autres
Dans les tribunes et assiste au spectacle d’ Holopherne sanglant
Et dans le même élan que les peuples d’antan, avec Facebook,
Tu lèveras ou baisseras ton petit pouce en guise de combat
Elégant et subtil, tel un vin de Bordeaux quand l’eau ne coule plus.
26 12 2019
AK
Vu !
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La photo est splendide ! J’ai souvent ce genre de ciel l’hiver quand le soleil se couche. Je te sens tristounet à la lecture de ce texte…
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La photo est (je pense) une bonne illustration du texte. Pour celui-ci, il vient pour beaucoup d’une discussion avec mes deux enfants et leur mère hier, certains disant qu’il fallait tout arrêter de suite (le plastique, les bagnoles, internet et ses réseaux sociaux pourris…) car nous étions en phase terminale d’évolution humaine (la connerie globalisée) et planétaire, et d’autres disant qu’il fallait rester optimistes, que les choses changeaient progressivement (la part du vélo dans les grandes villes, le tri des déchets par les particuliers, les énergies renouvelables…) mais lentement car les mises en œuvre sont complexes et difficiles à mettre en place du jour au lendemain.
Bref, le repas fut animé, et pas triste, contrairement à ce texte qui hélas, reflète (à mon avis) le point auquel nous en sommes d’un point de vue écologique et humain.
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