retour de vacances: mots oubliés en bord de mer sur une planche à ressasser.

Je repasserai. Je repasserai les mots qui tombent à plat

Sur ma littérature, sur ton ventre vacancier, sur le couteau

Des peintres et le travail des petites mains de la haute couture

Je repasserai les fers du cheval sur ses sabots brûlés,

Le tatouage du taureau andalou, je repasserai ma vie, mes chats,

Tout ce qui devant moi ne recule pas, ma vieillesse et mes doigts

Que l’ombre et le soleil, le gel et la canicule ont gravé de sutures,

Je repasserai mes vieilles aventures et les ongles polis des femmes

Sans scrupules, les livres blancs qu’embrasent d’éphémères draps

La vérité absente et l’innocente ardeur que bafoue le bonheur,

Je repasserai les jours les nuits les heures le savoir-faire du malheur

Dans cet ardent charbon qui flatte mon ministère, qui n’a que faire

Du temps perdu des siècles qui passent comme je repasserai demain

Les draps de suie les jours de gloire et l’infinie désuétude

De ces indigents qui croient que sur ma planche j’aplatis le monde

Qu’ils pensent leur, comme un vaccin guérit de la connerie, un tissu

De mensonges pour nourrir l’illusoire, refaire l’Histoire, histrions

Qui voient dans l’espace infini la lune noire briller pour eux,

Sur ces ventres vacanciers aux mégots expédiés dans la nature

Hommes femmes et enfants monstrueux sous mon fer brûlant

J’adouberai les maux que vous causez, puis, sur ma littérature,

les mots plus concrets, les à-plat du peintre exacerbé : coupez !

02 08 2020

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