les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Mais ce coup-ci, on prenait le bateau, un grand bateau qui suivait notre rêve : l’Islande.
La mer d’Irlande avait été une approche de la mer du Nord. Trois jours de traversée sous une houle dense faisait valser le paquebot, ses passagers, ses marchandises et ses véhicules arrimés. Tape-cul se faisait des copines dans la soute. Une escale rapide aux îles Féroé, et dans la brume fraîche ne rien voir de cette île aux fêtes assez sanguinaires ( Le grindadráp(aussi appelé grind) est une chasse aux cétacés traditionnelle dont l’existence est relatée depuis 1584mais remonte sans doute à bien plus longtemps quand le manque de ressources de l’archipel était avéré. Cette tradition très contestée en Europe continue à être pratiquée dans les îles, située à mi-chemin de l’Écosse et de l’Islande.
Puis nous croisâmes sur l’horizon mouvant des plateformes pétrolières et le bastingage devint le dernier refuge à l’absorption d’air frais que ce voyage menait. La proue du bateau s’enfonçant dans les vagues ; mieux valait s’allonger sur n’importe quel siège pour l’oublier tant la mer tanguait dans un somptueux tango dont nous ignorions l’intensité.
Enfin nous arrivâmes à Seyðisfjörður , port qui se situe à l’extrême opposé de Reykjavik, géographiquement.
Juin 1980 : il est presque minuit, il fait encore jour. Les voitures et les camions sortent, puis les motos. Douane. Contrôle des passeports . Notre MZ125 ne démarre pas. Silence complet de la mécanique. Ont débarqué avec nous des motards de différents pays : des allemands, des hollandais, des français, des espagnols et des italiens. Environ douze ou quinze. Pas un pour laisser tomber l’assistance à ce couple en rade. Chacun y met internationalement du sien, durant plusieurs heures, cherchant la raison de la panne à laquelle nous sommes soumis.
Ce fut un festival international d’interventions très assidues et vraiment aimables et techniques. Or, la panne se révéla : la batterie était à plat.
Nous reprîmes la route le lendemain, avec dans nos sacoches d’ancien coursier nos trois câbles emportés au cas où (freins, embrayage) et peut-être un pneu de secours, du petit matos pour réparer une crevaison, une clef à bougie… Tous les motards avaient pris la route du Nord de l’île. Nous prîmes celle du Sud.
(À suivre)
26 04 2023
AK
le fil de ton récit tient à deux câbles oubliés, les câbles à batterie
Il portait des culottes, des bottes de moto
Un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos
Sa moto qui partait comme un boulet de canon
Semait la terreur dans toute la région…
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Avec un 2 temps , poussette ou alors vous étiez chargé comme mule , en 74 je roulais en 125 tobec 2 temps souvenir souvenir !
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