gare à l’oiseau hagard

J’étais seul dans ma tête quand l’oiseau est entré

A quoi ressemblait-il, à quelle jeune fille

Je ne sais mais la rue était belle comme un matin de mai

Le monde peuplait d’invectives sonores

L’arbitraire des vies ; les hanches des passantes

Roulaient sur les trottoirs, euphoriques et lugubres,

Il y en avait tant que l’oiseau dans mon crâne

Hésita bien longtemps à en trouver quelqu’une.

Elle se balançait dans le hall de la gare,

Vieille, folle, clocharde au pantalon plein de pisse,

Elle se balançait sous le chauffage, seule dans sa tête,

Sans doute avait-elle perdu son oiseau à elle,

Ou était-ce moi qui venait d’avaler le sien

Tant je me sentis mal quand mille vipères crachèrent

Leur venin tabagique de mes poumons fumants et l’archange de mai,

Celui qui raconte aux hommes sur les quais

Les trains perdus et les cages d’escaliers

Qu’on ne remontera jamais.

AK

photo : gare internationale de Canfranc (Espagne) en 2015

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