La ultima hora

C’est l’heure fameuse où l’homme ne sait

S’il se fourvoie en d’inutiles rixes,

L’heure du dernier combat

Celui qu’enjoint la poésie

A poursuivre son chemin

C’est l’heure fameuse de la pause

Du café noir au pied des marches

Avant que sur le marbre

Les mots se gravent en feuilles libres

S’envolent et ornent les ruptures

C’est l’heure fameuse de l’homme seul

Face à sa vie, à ses rires d’enfant,

L’heure des mains qui dessinent

Ne tremblent plus, façonnent,

Étrangement vivantes

C’est l’heure des murs que l’homme perce

D’une vision pointue vers l’avenir des autres

Quand la vie ne lui appartient plus

L’homme des bois des chants et des abois

Orignal familier des forêts de lichens

C’est l’heure fameuse que l’homme allonge

De boucane aux senteurs de hétraies

Dans la forêt fument les saumons

Un chant remonte de la terre

L’heure du dernier combat espéré!

C’est l’heure où l’infini chemine au-dessus des étoiles.

Passant maussade l’homme gansé d’habitudes

Le nez rivé sur l’horizon se dessine

Comme un crayon vers la rature

Sans expression.

C’est l’heure où tout arrive, où tous se sont perdus,

Cohortes égarées joignant le même lieu

Que le marbre invite désormais

A poser ses silences en filigranes d’or,

Etrangement vivants.

C’est l’heure où l’abandon regagne

Sa garnison de chairs

L’heure fameuse des ombres dispendieuses

Espoirs des mains sur le corps gracieux

De femmes fermant leurs yeux

C’est l’heure fameuse qui renonce au temps

Le seuil des mots franchis, la frontière des jours

Qui séparent le rêve de la réalité,

Le monstre du sacré, la beauté de l’ordinaire,

La femme de mes bras.

C’est l’heure fameuse de l’homme seul

Qui perd tous les combats.

AK Pô

23 12 2010

8 commentaires sur “La ultima hora

    • Hélas! car cette petite Stéphanie d’Oustrac me fait bien craquer, (mais elle est bien surveillée dans le dos par Philippe Do)🤷‍♀️

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  1. Le dernier combat…
    C’est l’heure où chaque seconde de plus se refuse à l’homme, où même survivre n’existe plus et où demain ne sera jamais… parce que la femme m’aura été arrachée de mes bras.

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