Extrait tiré de l »‘Humanité » de ce jour , dans l’article consacré à l’anniversaire de Nelson Mandela et à l’action de la Mandela Fondation:
Les messages de vœux et les incitations à agir conformément aux valeurs prônées par le père de la Nation Arc-en-ciel sont également arrivés du monde entier ce mercredi. Le président américain Barack Obama et son épouse Michelle ont salué la « volonté de fer » et l’« intégrité sans faille » de l’ancien président Sud-Africain. Alors qu’en France, une banderole devait être déployée par des enfants au départ de la seizième étape à Pau, le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon rend lui hommage à un « combattant de la liberté ».
Des fois que quelques un(e)s y seraient sensibles, pour remetre ça l’an prochain, sinon tous les jours…
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les jours où il ne se passe rien sous un grand ciel bleu sans nuage, des migrants sautent sur un rafiot avec l’espoir d’un monde meilleur qui les attend, de l’autre côté de la mer. Récemment encore, plusieurs dizaines de morts en Méditerranée.
Le ciel est bleu, la mer est belle. Naviguons en brassant nos illusions, le tsunami viendra quand nous n’aurons plus rien à attendre, car il n’y aura plus rien ici, là, partout.
Un bon bouquin : « le vaisseau de pierre », de José Saramago, à lire écroulé dans un transat.
Depuis quelques jours, et pour encore quelques uns, la petite capitale (et cité royale) béarnaise devient le pôle du cyclisme tous azimuts. Tous les styles y sont représentés, ainsi que tous les âges (on y rencontre des cyclistes à quatre roues, des vélos poussettes à trois roues et des zèbres sur des véhicules à une seule roue, munie d’une selle au-dessus, mais sans guidon. C’est le grand bazar dans la ville, mais l’air y sent le parfum des escapades et des grimpettes, ce qui constitue un véritable petit bonheur temporaire (jusqu’à l’arrivée de la caravane du tour…).
Roulez roulez petites reines et gamins en tricycle, la ville est à vous !
Chinette et Chinou ont décidé de partir en vacances en Italie avec leur petite Fiat 500, destination Rome. Mais ils sont tombés en panne hier matin à Lourdes et, pour payer la réparation, doivent faire la saison comme serveur dans un bar-restaurant pizzeria (Chinou) et vendeuse de bondieuseries dans une boutique en pente de la rue de la Grotte. Autant dire que les vacances ne seront pas de tout repos, sauf pour le suppositoire à camions, autre appellation de la Fiat Lux 500.
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En ce jour de XIV juillet qui voit défiler les corps d’armée et le matériel militaire haut de gamme, pourquoi ne pas faire défiler également les prisonniers, politiques, de droit commun, les criminels, qui symbolisent la tension et le mal être et sont une des composantes de la Nation, pourquoi n’y aurait-il pas un cortège de joyeux sans culottes, de tristes sans papiers, de chômeurs et d’indignés, de patrons mafieux et de politiciens cumulards, chaque catégorie habillée d’une tenue qui la distingue des autres ?
Sans doute la confusion pourrait alors s’installer dans les esprits, et l’on confondrait le XIV juillet, prise de la Bastille, avec Carnaval, emprise de joyeux drilles. Or, il ne faut pas rire avec la révolution française. C’est pourquoi on ne voit que des militaires, avec médailles et tenues de combat ou d’apparat, de rigueur. La rigueur, c’est du solide, et ça ne badine pas avec le vulgum pecus. La liberté, l’égalité et la fraternité, la vraie lutte pour la vie, c’est toute l’année, sauf le XIV juillet.
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Alors que les centres Leclerc lancent leur campagne publicitaire pour le nettoyage des rives des ruisseaux, gaves et fleuves, nettoyage prévu en septembre, s’inscrire dès maintenant pour y participer -bénévolement-, Chinette a décidé de recycler les antennes râteaux qui pourrissent lentement sur le toit des maisons et immeubles, tant dans les villes que dans les hameaux perdus du Petit Pays. Pour cela, seront mis à contribution une armada de charpentiers couvreurs et de ramoneurs, tous volontaires et rémunérés (car cette action se fera durant les heures de travail), qui iront décrocher ces vestiges des conduits de cheminées. Ces râteaux seront loués à petit prix à tous les touristes désireux de renouer avec la nature et la vie campagnarde, voire de moyenne montagne. Tout le monde pourra participer, même les chauves. Le temps des fenaisons et des moissons est là et le monde agricole a besoin de bras. Voilà un projet bien digne de Chinette, qui m’a, je l’avoue, laissé quelque peu pantois.
D’autant que ceux qui le désirent pourront repartir avec le précieux tube à dents métalliques, qui pourra leur servir de paratonnerre, s’ils pratiquent le camping, ou de peigne, s’ils ont la grosse tête. Bien mieux que l’initiative des centres Leclerc, je vous dis. Et pas besoin de s’inscrire, il y en aura pour tout le monde.
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L’annonce de 8000 licenciements chez Peugeot est une catastrophe industrielle notoire, dont on n’a pas fini d’entendre parler. Mauvaises stratégies du groupe PSA, délocalisations en Tchékie, Roumanie, Maroc, Turquie (Renault pour la Clio), etc etc… Le Lion de Sochaux fait songer à une fable de La Fontaine, pensez : En 2009, les ventes de l’entreprise se sont élevées à près de 1,52 million de véhicules automobiles dans le monde, dont 1,12 million en Europe (source Wikipédia), ou encore ceci :
Dans le Figaro économie -ancien numéro datant d’ un an ou deux, ventes entre 2009 et 2010, la Criiise !
Au coeur d’une affaire d’espionnage industriel, Renault a vendu l’an dernier 2,6 millions de véhicules (+14%) soit un million de moins que PSA Peugeot Citroën. Mais c’est un nouveau record pour la marque au losange. […] Et maintenant Renault. PSA Peugeot Citroën avait annoncé la semaine dernière un record de 3,6 millions de véhicules vendus dans le monde en 2010 (+13%), celui de Renault s’établit à 2,6 millions, soit une hausse de 14% par rapport à 2009 (2,3 millions). Le dernier record de la marque au losange avait été réalisé en 2005, le groupe avait alors vendu 2,5 millions de véhicules. […] Du coup, l’action Renault est revenue autour de l’équilibre en Bourse, gagnant 0,03% à 47,26 euros, dans un marché en nette baisse de 1,42%. De son côté, Peugeot reste englué dans les profondeurs du classement des meilleures performances du CAC 40, ce lundi, perdant 1,71% à 30,97 euros. […]
Bon courage, les gars!
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Reconnu comme chef d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’Humanité par l’UNESCO en 2003, le carnaval de Binche (en Wallonie, vers Charleroi) est atypique, voire inca par ses origines bizarroïdes, qui restent cependant tout-à-fait logiques dans l’esprit belge du Hainaut, tout comme la devise de la ville : « PLVS OVLTRE », devise qui était celle de Charles Quint.
Extrait de Wikipédia :
mardi gras
C’est l’apogée du carnaval. Pour de nombreux Binchois, cette journée est la meilleure de l’année. Tout commence dès l’aube (vers 4 heures du matin) avec le ramassage ou prise de gilles. Au son de l’Aubade matinale (air de pipeau), les Gilles se rendent les uns chez les autres pour se rassembler. Ils s’accueillent mutuellement avec une coupe de champagne. Les Gilles continuent leur route, chaque groupe de gilles se dirige vers leur local où ils se réunissent pour prendre leur petit déjeuner, composé d’huîtres et de champagne là aussi, comme le veut la tradition.
En fin de matinée, Gilles, Paysans, Pierrots et Arlequins se dirigent vers la Grand-Place pour accomplir le rondeau matinal après avoir revêtu un masque de cire unique, que seul le Gille et le Paysan de Binche portent et qui symbolise l’égalité de tous.
Prochain rendez-vous en 2013, sur la place de l’hôtel de ville, pour faire grelotter les arpertintailles !
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Chinette : « -tu la connais ? »
Chinou : -« qui ça ? »
« – la blondinette, là !
« – pas plus que ça.
« – si tu as fait son portrait, c’est que tu la connais.
« – tu crois ?
« – j’en suis sûre ! sûre aussi que tu me caches quelque chose!
« – ben non, je ne te cache rien, qu’est-ce que tu vas chercher, là ?
« – tu t’es toujours moquée des blondes et je te surprends à en peindre une.
« – c’est le hasard, Chinette.
« – tu parles !
« – il faut me croire. J’avais trop versé de jaune sur ma palette, alors je l’ai peinte en blonde . Mais finalement, ce n’est pas très ressemblant, je l’admets.
« – tu admets surtout que tu la connais, vieux grigou !
« – si tu veux. Sauf qu’ elle est sortie toute droite de mon imagination, et c’est là que j’ai fait sa connaissance.
« – et tu crois que je vais croire un tel bobard ?
« – non.
« – ben si, ça t’épate, hein ?
« – alors déshabille-toi, j’ai envie de peindre un nu. Et tant pis s’il n’est pas ressemblant.
« – je m’allonge sur le canapé ? style maja desnuda ?
« – c’est une bonne idée, Chinette. Je sens que le canapé va être vraiment réussi ! … »
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Nous manquons d’origines ; d’originalités. Nous manquons d’égalité, de fraternité, et d’une once de liberté. Parce que nous ne manquons de rien, ici, et de tout, ailleurs. Dans le désert, les touaregs trouvent du bois, des souches, tout ce qu’il faut pour alimenter un feu nourricier, quand le dernier arbre, à la frontière du Niger, fut embouti par un camion fou, au milieu des années 80. Mythe ou légende, quelle importance ? Dans les contrées polaires, la graisse des phoques, les os, la peau des ours et la télégraphie des morses permet à une population de survivre sous des climats dont la marque Frigidaire, en son temps, construisit sa fortune. Comme ces norvégiens, ces finnois, ces chercheurs des Kerguelen salmonidés, et ces canadiens de Terre Neuve qui ont, entre deux baleinières, enfumé des millions de harengs et boucané en sirotant un petit alcool à brûler six mois sur quinze, à la lueur des bougies.
En fin d’après-midi, sur un banc en béton de l’entreprise, j’ai regardé une dizaine de fourmis volantes se poser, battre des ailes. Il me semblait que j’avais lu quelque part que cela signifiait quelque chose, un peu comme les éléphants qui fuient, les chiens qui hurlent à la mort, l’indication d’un terremoto. J’ai mis les fourmis volantes dans le même panier que mon enfance oubliée : le souvenir de ces fourmis volantes remontait à mes sept ou huit ans. Quand ce genre d’images traverse votre cervelle après cinquante ans d’absence, vous faites un constat simple : la mort est proche. Nous manquons d’origines, mais sommes sur notre fin permanente, notre chevauchée liberticide. Le fil du rasoir de l’homme invisible. Ne tourne jamais l’ombre du côté de ton dos. Regarde la grandir devant toi, toujours, même la nuit, même quand tu oublies ta transparence : ne jette pas l’essence de ta vie, allume plutôt les feux de saint Elme, qui brûlent les cimetières pour élever les âmes. N’oublie jamais que tes origines font ton originalité.
Ici, nous ne manquons de rien, car il ne reste plus rien de ce qui nous liait au monde, aux découvertes du monde. Il nous devient insupportable de vivre sans Iphone, sans portable, sans gloriole anonyme lancée sur un forum, sur you tube, sur le vent qui enflamme l’esprit plus qu’il ne l’emporte vers d’autres horizons plus palpables, plus désireux de chair et de frissons amoureux. On se défoule d’autant que l’on refoule amèrement le bruit des vagues, loin du vieil homme et de la mère Michel, on chatte. Mais quand le rêve a descendu la pente, qu’en faisant grincer le lit en se couchant, alors qu’à côté le drame, cette vocation féminine, sur le sommier, ronfle tendrement, locomotive d’or tchikikoum tchikikoum, que Nougaro aiguise la sagaie dans le courant du fleuve Niger, Oubangui, Areski et Fontaine, comme un enfant s’endort, nous ne manquons de rien, ici, de tout, là-bas, sauf de kalachs pour pourrir d’un feu nourri un continent entier. La China, Léoncia, la China, une once de liberté dans les rizières maliennes, tu y crois ?
« – oh, moi, puisque tu m’aimes, le reste, tu sais, c’est l’image du monde originale. Comme si on était des cartes postales faites de chairs et d’os. Je t’écris de Los Angelès et quand la carte arrivera, nous seront devant chez vous.
oRIGINALIT2S (disaient-ils)
AK
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