les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
les boubous
Oh ces négresses que l’on rencontre dans les environs du village nègre chez les trafiquants qui aunent la percale de traite
Aucune femme au monde ne possède cette distinction cette noblesse cette démarche cette allure ce port cette élégance cette nonchalance ce raffinement cette propreté cette hygiène cette santé cet optimisme cette inconscience cette jeunesse ce goût Ni l’aristocrate anglaise le matin à Ni l’Espagnole qui se promène le dimanche soir Ni la belle Ni les plus belles paysannes de Ni la princesse russe raffinée qui passait autrefois en traîneau sur les quais de la entrevues se baladent dans mon cerveau Chaque mèche de leurs cheveux est une petite tresse de la même longueur ointe peinte lustrée de cuir ou d’ivoire qui est maintenu par des fils de soie colorés ou des chaînettes de perles vives vie se passe à la faire et à la refaire oreilles les yeux et dans le cou et toutes se maquillent avec un art prodigieux et toutes ont les ongles peints ainsi que la paume de la main les doigts de pieds sont bagués qu’elles portent les uns par-dessus les autres ils sont tous d’impression de couleur et de broderies variées elles arrivent à composer un ensemble inouï d’un goût très sûr où l’orangé le bleu l’or ou le blanc dominent et qu’elles astiquent comme on entretient les cuivres d’un yacht de luxe corps ou exprimer la nonchalance réfléchie de leur allure |
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